Nourrissons : L’exposition aux écrans augmente les risques de troubles sensoriels
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Une nouvelle étude alerte contre les effets des écrans sur les enfants de moins de deux ans.
Une nouvelle étude publiée dans JAMA Pediatrics lundi suggère que les très jeunes enfants qui passent un temps trop important devant des écrans développent davantage de “troubles du traitement sensoriel”.
Mais de quoi s’agit-il ? Il consiste à recevoir les stimuli des cinq sens, pour que le cerveau les module et déclenche les réactions, qu’elles soient corporelles et psychologiques, appropriées. Les troubles associés, nous les connaissons : TDAH ou trouble du spectre autistique.
Écrans et traitement sensoriel : l’étude
Afin de mener son étude, l’équipe de la Pr. Karen Heffler de la Drexel University de Philadelphie aux Etats-Unis a suivi 1 471 enfants de moins de 2 ans. Les parents ont dû renseigner leur exposition aux écrans à trois moments différents : 12, 18 et 24 mois. En parallèle, leur traitement sensoriel était mesuré : réaction à la lumière, aux sons, aux textures…
Résultats ? Les enfants qui ont regardé la télévision à l’âge de 12 mois sont deux fois plus susceptibles de développer des déficiences sensorielles au cours de leur croissance, par rapport à ceux qui n’auraient regardé aucun écran.
“Des implications importantes”
Dans un communiqué, la spécialiste en psychiatrie résume : “Cette association pourrait avoir des implications importantes pour le TDAH et l’autisme, car le traitement sensoriel atypique davantage répandu dans ces populations”.
Et elle ajoute : “Il serait intéressant de mener d’autres recherches pour déterminer si le temps passé devant un écran au début de la vie peut alimenter l’hyperconnectivité cérébrale sensorielle”.
À 18 et 24 mois ?
En ce qui concerne les deux autres âges étudiés : à 18 mois, chaque heure supplémentaire passée chaque jour devant un écran augmentait de 23 % les chances de montrer des comportements sensoriels “élevés”, pouvant se traduire par des problèmes à répondre de manière adéquate aux stimuli de leur prénom.
À 24 mois, chaque heure supplémentaire demeure problématique car elle accroît de 20 % les risques “élevés” de recherche de sensations, de sensibilité sensorielle et d’évitement des sensations à 33 mois.