Pollution de l’air : les enfants les plus modestes et les plus favorisés davantage exposés

L’étude de l’antenne statistique du ministère de la Santé observe que les grandes zones urbaines sont un point commun.
Jeudi 4 janvier, la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees) a publié les résultats d’une étude relative à l’exposition des enfants à la pollution atmosphérique.
La conclusion des auteurs de cette étude menée par ce département lié au ministère de la Santé est que ce sont les enfants les plus pauvres et les plus riches qui subissent le plus les conséquences néfastes des épisodes de pollution aux particules fines PM2,5.
Pollution : Un point commun entre ces enfants
Plus précisément, les plus favorisés vivent fréquemment dans les villes, lesquelles concentrent la pollution de l’air; les plus modestes résident quant à eux dans les aires d’attraction des centres-villes, où la qualité de l’air n’est pas meilleure.
L’étude relève qu’entre 2008 et 2017, ce sont 28 000 enfants de chaque génération qui ont été hospitalisés pour bronchiolite avant l’âge de deux ans (contre 11 000 hospitalisations attribuées à l’asthme).
Mais les modestes sont les plus exposés
Cependant, dans les centres urbains dont la population dépasse 700 000 habitants, “les 10 % d’enfants les plus modestes ont, l’année de leur naissance, une exposition moyenne aux PM2,5 supérieure de 0,5 microgramme par mètre cube à celle des 10 % d’enfants les plus aisés”.
Ainsi, en prenant en considération que les naissances prématurées constituent l’un des effets de la pollution de l’air, “les enfants nés prématurément représentent 9,1 % des naissances parmi les 10 % les plus modestes de la cohorte étudiée, mais ils représentent 6,1 % des enfants parmi les 10 % les plus aisés”.
Un accès aux soins différent
En outre, les plus modestes nécessitent davantage de soins après leur naissance, avec un niveau de passage à l’hôpital deux fois plus importants. En ce qui concerne l’asthme, même avec des niveaux d’hospitalisation équivalents, les enfants plus favorisés ont davantage accès aux traitements prescrits que les plus modestes.
Et la Drees de conclure : “Au-delà des différences d’exposition, les fortes disparités de vulnérabilité vis-à-vis de la pollution de l’air doivent être prises en compte, notamment en fonction de l’état de santé, lié également au niveau de vie des parents : les enfants des ménages les plus modestes sont en moins bon état de santé général à la naissance que ceux des ménages les plus aisés”.