Pourquoi l’aspartame, lié au cancer, au diabète et aux accouchements prématurés, pourrait être interdit?
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L'ONG Foodwatch, l'application Yuka et la Ligue contre le cancer ont initié une pétition pour prohiber un édulcorant qui pourrait représenter un danger. Quel sera l'impact de cette initiative sur notre santé ?
Tl;dr
- Foodwatch, la Ligue contre le cancer et Yuka lancent une pétition contre l’aspartame.
- Aspartame est potentiellement cancérogène, présent dans plus de 6 000 produits.
- Des conflits d’intérêts sont suspectés dans les études sur son innocuité.
Appel à l’interdiction de l’aspartame
La controverse autour de l’aspartame, un édulcorant artificiel, atteint de nouveaux sommets. Trois acteurs majeurs de la santé et de la consommation en France – l’ONG Foodwatch, la Ligue contre le cancer et l’application de nutrition Yuka – ont uni leurs forces pour lancer une pétition européenne demandant l’interdiction de cet additif alimentaire potentiellement nocif.
Un additif omniprésent et controversé
L’aspartame est présent dans une multitude de produits allégés, des sodas sans sucre aux yaourts 0 % en passant par les chewing-gums. Selon Foodwatch, il serait présent dans plus de 6 000 produits.
Depuis 1988, cet édulcorant est autorisé en France mais suscite d’importants débats quant à son impact sur la santé. En 2023, l’Organisation mondiale de la Santé l’a même classé comme « peut-être cancérogène pour l’homme ».
Des risques sanitaires avérés
Outre le risque de cancer, d’autres études ont mis en évidence des risques de diabète et d’accouchement prématuré liés à la consommation d’aspartame. Face à ces risques, Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer, souligne qu’il n’y a « aucune raison de permettre que les gens soient exposés à un risque de cancer tout à fait évitable ».
Des conflits d’intérêts suspectés
Malgré ces préoccupations, l’aspartame a été réévalué en 2013 par l’EFSA, l’Agence européenne de sécurité des aliments, sans être remis en cause. Cependant, ces trois organismes s’alarment de possibles conflits d’intérêts. Selon un rapport de Foodwatch, « près des trois-quarts des études sur l’aspartame considérées comme fiables par l’EFSA ont été financées ou influencées par l’industrie agroalimentaire », remettant en question la crédibilité de l’évaluation des risques de l’aspartame.
Cette pétition conjointe marque une nouvelle étape dans la lutte pour une alimentation plus saine, après une campagne réussie contre les sels de nitrites en 2019.