« Prescription sécurisée » bientôt obligatoire pour Tramadol et Codéine

Le tramadol, un antidouleur, et la codéine, utilisée pour atténuer la toux et des douleurs modérées, ont un fort potentiel de dépendance et peuvent nuire à la santé. Ces risques vous préoccupent-ils ?
Tl;dr
- Le tramadol et la codéine présentent un risque élevé de dépendance.
- À partir du 1er décembre 2024, leur prescription nécessitera une ordonnance sécurisée.
- La durée maximale de prescription de la codéine sera réduite à 12 semaines.
Une dépendance préoccupante
Le tramadol et la codéine, deux médicaments opioïdes couramment utilisés, présentent un risque élevé de dépendance et de nombreux dangers pour la santé.
Le tramadol, principal traitement de la famille des opioïdes, est généralement utilisé comme antidouleur. La codéine, quant à elle, sert à soulager la toux et la douleur légère ou modérée. Cependant, une utilisation à fortes doses et sur une longue durée peut mener à une dépendance.
Un renforcement de la prescription
Face aux abus constatés, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a décidé de durcir le mode de prescription de ces médicaments.
À partir du 1er décembre 2024, ils devront être prescrits sur une ordonnance dite « sécurisée », c’est-à-dire infalsifiable. Ce renforcement vise à réduire les risques de mésusage et de présentation d’ordonnances falsifiées pour ces traitements.
Qu’est-ce qu’une ordonnance sécurisée ?
Une ordonnance sécurisée se caractérise par plusieurs éléments qui la rendent infalsifiable. Elle doit notamment comporter des informations obligatoires pré-imprimées en bleu pour identifier le professionnel de santé prescripteur, un filigrane représentant un caducée et des carrés en microlettres pour rendre la falsification difficile.
Le dosage, la posologie et la durée du traitement devront être rédigés en toutes lettres.
La durée de prescription réduite
Autre mesure annoncée par l’ANSM : à compter du 1er décembre 2024, la durée maximale de prescription de la codéine sera réduite à 12 semaines. Au-delà, la poursuite d’un traitement par codéine nécessitera une nouvelle ordonnance. Cette mesure concerne également la dihydrocodéine, un analgésique utilisé pour soulager les douleurs modérées à sévères.
En dépit d’une situation moins critique qu’aux États-Unis, où la consommation incontrôlée d’opioïdes a provoqué une crise sanitaire majeure, la France s’inquiète de l’augmentation des cas d’usage détourné d’opioïdes comme le tramadol.