“Rebond sans précédent” des cas de méningites en France après le Covid
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L’institut Pasteur recommande l’élargissement de la vaccination contre les méningites à méningocoques aux adolescents.
Mercredi 15 novembre, l’Institut Pasteur a alerté sur un “rebond sans précédent” des cas de méningites à méningocoques suite à l’arrêt des mesures sanitaires déployées pendant la crise sanitaire relative au Covid-19.
Infection des fines membranes enveloppant le cerveau et la moelle épinière, la méningite se transmet “par des gouttelettes de sécrétions respiratoires ou pharyngées”, décrit l’OMS.
Les ados particulièrement concernés
Touchant en particulier la tranche 16-24 ans, les méningites sont dans la majeure partie des cas virales mais c’est lorsqu’elles sont d’origine bactérienne qu’elles sont dites à méningocoques.
Un contact étroit et prolongé va favoriser sa transmission, et on estime qu’en général une personne sur dix (une sur trois chez les adolescents) est porteuse de méningocoques sans apparition de signes. Après infection des voies respiratoires, les bactéries sont susceptibles, avec le sang, de se propager à tout l’organisme.
Des gestes barrières positifs
Pendant la crise sanitaire, masque et distanciation sociale ont permis de limiter aussi fortement que logiquement les autres infections respiratoires. La méningite à méningocoque n’a pas fait exception, avec une réduction des contaminations de plus de 75% en 2020 et 2021.
Seulement, comme le souligne Samy Taha, co-auteur d’une étude publiée le mois dernier dans le Journal of Infection and Public Health, et chercheur au sein de l’unité Infections bactériennes invasives à l’Institut Pasteur :
La méningite à méningocoques a connu un rebond sans précédent à l’automne 2022, avec aujourd’hui, à l’automne 2023, un nombre de cas supérieur à la période qui a précédé la pandémie de Covid-19.
Un élargissement de la vaccination ?
Entre janvier et septembre 2019, un peu moins de 300 cas étaient recensés. Puis 421 entre janvier et septembre 2023. L’Institut Pasteur souligne que cette augmentation de 36% a lieu “alors même que le pic hivernal n’a pas encore eu lieu”.
Les chercheurs préconisent que soit élargi aux adolescents le vaccin tétravalent aux méningocoques de groupes A, C, Y et W. Car lesrecommandations en population générale contre les groupes Y et W n’existent pas encore. Or, depuis la fin de la pandémie, ces dernières souches sont responsables de la plupart des méningites. “Nous pensons qu’il est temps de reconsidérer la stratégie vaccinale actuelle”, souligne à l’AFP Muhamed-Kheir Taha, à la tête du Centre national de référence des méningocoques.