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Remise par Bucarest de Mohamed Amra à la France attendue dans les prochaines heures

Remise par Bucarest de Mohamed Amra à la France attendue dans les prochaines heures
Publié le , mis à jour le

Bucarest (AFP) - Le narcotrafiquant Mohamed Amra, arrêté samedi en Roumanie, a finalement décidé de faire appel de sa détention mais il devrait malgré tout être remis dans les prochaines heures aux autorités françaises.

Une source roumaine qui n'a pas souhaité être identifiée, invoquant des raisons de sécurité, a annoncé à l'AFP son renvoi imminent dans son pays.

"Nous sommes tout à fait confiants dans l'idée que Mohamed Amra pourra être remis dans les jours prochains", avait également assuré plus tôt la procureure de Paris, Laure Beccuau, sur franceinfo.

"Ce qui est certain (...), c'est que la décision de remise est aujourd'hui définitive et la coopération avec les autorités roumaines nous permet d'augurer une remise extrêmement rapide", a-t-elle ajouté.

Le multirécidiviste de 30 ans avait accepté dimanche son renvoi en France avant de contester sa détention.

"Comme il conteste sa culpabilité" et qu'il "est victime d'une erreur judiciaire", "nous avons fait appel pour qu'il soit libéré", a déclaré à l'AFP son avocate, Maria Marcu. 

La justice roumaine n'a pas encore examiné cet appel, mais il devrait être jugé irrecevable, la décision de le renvoyer dans son pays étant "finale" selon le droit roumain, ont expliqué deux sources judiciaires.

- Chirurgie esthétique -

Mohamed Amra a été arrêté samedi en Roumanie où il vivait avec de faux papiers depuis le 8 février après avoir été installé par des complices dans un appartement de la banlieue de Bucarest, selon la police roumaine. 

"L'hypothèse la plus probable" est qu'il soit resté en France, jusqu'à son départ en Roumanie début février, a confié une source proche de l'enquête lundi à l'AFP.

Surnommé la "mouche", Mohamed Amra attendait de faire de la chirurgie esthétique avant de fuir en Colombie, sans toutefois avoir encore entrepris de démarches concrètes, selon les autorités roumaines.

Il se trouve actuellement détenu sous haute sécurité en l'attente de son renvoi vers la France.

"Il m'a été confirmé que la décision était définitive et que nul recours, y compris un pourvoi, n'était susceptible de remettre en cause les délais de remise", a assuré Mme Beccuau.

Selon la magistrate, une réunion a eu lieu lundi pour étudier dans quelle prison française il serait incarcéré à son retour.

- Sécurité renforcée pour son transfert - 

Sa remise "se fera sous les conditions de sécurité les plus hautes, les plus renforcées", a-t-elle indiqué, tout en insistant sur l'importance du "secret" dans cette enquête de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco).

"Gérald Darmanin a demandé que Mohamed Amra soit placé dans un quartier d'isolement, dans un établissement pénitentiaire présentant un très haut niveau de sécurité", a souligné de son côté l'entourage du ministre de la Justice.

Son évasion datait du 14 mai 2024, lorsque le détenu avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d'instruction qui devait l'interroger.

Un commando en avait alors profité pour attaquer à la voiture-bélier et aux fusils d'assaut le fourgon dans lequel il se trouvait, tuant deux agents pénitentiaires et en blessant trois autres. 

Trois jours après son arrestation, 22 personnes se trouvent toujours en garde à vue en France, a indiqué Mme Beccuau mardi matin.Deux Français ont été arrêtés au Maroc et un autre homme en Espagne. 

"Un certain nombre de membres du commando pourraient se trouver au sein de ces gardes à vue", a poursuivi Mme Beccuau."L'ensemble des auditions permettront de crédibiliser ou pas les pistes que nous avons pu construire".

Selon elle, "dans son environnement, il y a effectivement un certain nombre de personnes qui peuvent appartenir" à la "Black Mafia Family", une organisation criminelle spécialisée dans le trafic de stupéfiants, "dont l'activité mérite d'être creusée".

Selon une source proche du dossier, deux nouvelles interpellations ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi.

Preuve du caractère hors norme de l'enquête sur son évasion: tout au long de sa cavale, "100 à 150" enquêteurs de la police judiciaire ont travaillé au quotidien sur ce dossier devenu symbole de l'emprise du narcotrafic en France, a rappelé lundi Christian Sainte, le patron de la police judiciaire.

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