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Retraites: le déficit attendu à 15 milliards à horizon 2035, 30 milliards en 2045

Retraites: le déficit attendu à 15 milliards à horizon 2035, 30 milliards en 2045
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Paris (AFP) - Le déficit du système de retraites devrait avoisiner 15 milliards d'euros en 2035 et 30 milliards d'euros en 2045 malgré la réforme de 2023, selon le diagnostic de la Cour des comptes dévoilé jeudi, jugé "préoccupant" mais proche d'estimations déjà connues.

Après 6,6 milliards d'euros en 2025 puis une "stabilisation" jusque vers 2030, "les effets favorables sur l'équilibre du système liés à la réforme de 2023 devraient s'affaiblir, et le déficit global se dégrader nettement" pour atteindre environ "15 milliards d'euros en 2035 et 30 milliards en 2045", selon l'institution présidée par Pierre Moscovici.

"Soyons lucides", la dégradation des finances du système de retraites dans son ensemble sera "nette, rapide, croissante"."Ces chiffres sont préoccupants", a déclaré le Premier président Pierre Moscovici à la presse.

Le régime général "concentrerait l'essentiel du déficit à l'horizon 2045", en raison notamment d'une "forte dégradation du ratio entre le nombre de cotisants et le nombre de retraités", a-t-il détaillé.

Ces prévisions sont proches de celles du Conseil d'orientation des retraites (COR), institution référente en la matière, et très éloignées des chiffres avancés mi-janvier par le Premier ministre François Bayrou, qui avait évoqué un déficit abyssal de 45 à 55 milliards d'euros à horizon 2030. 

Contrairement au COR, M. Bayrou n'intègre pas aux recettes du système les contributions (impôts affectés, subventions) versées par l'Etat pour équilibrer le régime de la fonction publique.Il juge que l'Etat cotise à un taux beaucoup trop élevé par rapport au secteur privé.Dans son sillage, certains experts, toutefois très minoritaires, ont pointé un "déficit caché" des retraites.

"Il n'existe aucun déficit caché des retraites des fonctionnaires", mais seulement "deux comptabilités différentes" de "la contribution de l'Etat", a tranché Pierre Moscovici.Il a rejeté "les analyses" appelant à comparer les taux de cotisation employeur des secteurs public et privé, estimant que ces régimes très différents "ne sont pas comparables".

"Surtout, ce débat est sans incidence" sur le déficit global des finances publiques, a-t-il ajouté.

Sur un sujet "sensible", "qui touche à notre pacte intergénérationnel" et a alimenté des "passions sociales" à chaque réforme, la Cour fournit ainsi "une base utile et indiscutable dans la poursuite des discussions entre partenaires sociaux", a souligné Pierre Moscovici.Vantant un "tour de force" pour répondre en moins d'un mois à la commande express de Matignon, il a lancé: "mission accomplie !"

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