Stagnation mondiale de la vaccination infantile : l’alerte de l’ONU

La vaccination des enfants connaît une stagnation persistante depuis le début de la pandémie, sans parvenir à retrouver les taux d’avant Covid-19. Faut-il s'inquiéter de ce ralentissement de la vaccination infantile?

Le fardeau de l’insuffisance vaccinale

La directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russel, a ouvert la discussion sur un constat troublant. « Les dernières tendances démontrent que de nombreux pays continuent de négliger trop d’enfants. » Elle fait référence à une tendance inquiétante : le taux mondial de vaccination n’a pas retrouvé son niveau d’avant la pandémie de Covid-19, laissant près de 2,7 millions d’enfants sans ou avec une vaccination incomplète en 2023.

Selon les données de l’UNICEF et de l’OMS, 108 millions d’enfants devaient recevoir une dose du vaccin DTP en 2023, mais seuls 84% d’entre eux l’ont réellement reçu. Cela signifie qu’une partie significative de la population infantile est exposée à la diphtérie, au tétanos, et à la coqueluche.

L’ombre du Covid-19

Kate O’Brien, en charge de la vaccination à l’OMS, n’a pas caché la vérité. « Nous sommes en retard », a-t-elle avoué. Et cette situation semble persister avec l’année 2023 comptant 14,5 millions d’enfants dans le monde qui sont « zéro dose ».

Parmi ces enfants, la moitié vit dans les 31 pays en proie à des conflits, des zones où l’insécurité et le manque d’accès aux soins de santé rendent impossible la vaccination adéquate. Par conséquent, ils sont plus vulnérables à des maladies qui pourraient être évitées.

Le danger de la rougeole

Une des conséquences les plus alarmantes de cette négligence est la résurgence de la rougeole, une des maladies les plus infectieuses, qui fait son retour avec plus de 300.000 cas recensés en 2023.

D’autant que les taux de vaccination contre la maladie sont insuffisants, avec seulement 83% des enfants recevant la première dose et 74% une seconde alors que 95% de couverture est nécessaire pour contrôler l’épidémie.

Les pays en crise et la découverte de la vaccination contre le papillomavirus

De nombreux pays en crise, dont le Soudan, le Yémen et l’Afghanistan, cumulent plus de la moitié des enfants non vaccinés. En contraste, parmi les points positifs, une évolution a été notée pour la vaccination contre le papillomavirus, responsable du cancer du col de l’utérus.

La lutte mondiale pour améliorer les taux de vaccination continue, mettant en lumière l’importance cruciale de la sensibilisation et de l’accès à ces traitements préventifs.