D’où vient l’expression “être un cordon bleu” ?

S’entendre dire que l’on est un « cordon bleu » ne peut que flatter, car traduisant une qualité certaine derrière les fourneaux. Mais pourquoi parler d’un cordon ?
Les cuisinières et cuisiniers les plus à l’aise dans leur activité sont qualifiés de “cordons bleus”. Une expression courante mais à laquelle on ne songe pas forcément dans le détail. Et pourtant, il y aurait tant à dire pour expliquer l’origine de cette formule.
“Être un cordon bleu” : une origine du XVIe siècle
Pour commencer à comprendre d’où provient l’expression “être un cordon bleu”, il convient de se rendre au XVIe siècle, et plus spécifiquement en 1578. C’est ainsi cette année, rapporte Orthographe et Projet Voltaire, que l’ordre du Saint-Esprit fut mis en place par Henri III. Un ordre constitué d’hommes mûrs nobles et qui visait à lutter contre les protestants.
Une histoire de croix et de ruban bleu portés par des chevaliers
Les chevaliers de cet ordre, qui fut le premier de la monarchie française, arboraient la croix de Malte. Un signe accroché à un ruban bleu et qui attestait de l’appartenance à l’organisation. C’est lors de la Révolution que cette croix fut abolie, et en 1802, Napoléon Bonaparte lui préféra la Légion d’honneur.
Deux explications différentes
Le ruban bleu a néanmoins traversé les âges en demeurant une manifestation de supériorité et de grandeur. Au XVIIe siècle; un poète fut admis dans les rangs de l’Académie française en présentant l’assemblée comme le “Cordon bleu des beaux esprits”. Il se dit aussi que les détenteurs du “cordon bleu” de l’ordre du Saint-Esprit avaient l’habitude de se rassembler dans un “club de gourmands”. Une explication possiblement reprise par la journaliste Marthe Distel qui, en 1895, lança La Cuisinière Cordon Bleu, magazine culinaire qui connut un beau succès.