Comment les massacres sanglants en Syrie peuvent rebattre les cartes dans la région

Alors que Damas tente de présenter un nouveau visage au monde après la chute d'al-Assad, les exactions perpétrées contre des civils alaouites compromettent les efforts diplomatiques du nouveau régime. L'affaiblissement du pouvoir central pourrait également profiter à d'autres puissances régionales, telles que l'Iran ou Israël.

Trois mois après sa prise de pouvoir, le nouveau régime syrien est confronté à sa crise la plus grave et meurtrière depuis la chute du régime d'al-Assad en décembre 2024. Pendant plusieurs jours, l'armée d'Ahmed al-Charaa, nouvel homme fort de la Syrie, a réprimé une révolte des forces loyalistes à Bachar al-Assad dans les régions côtières de la Syrie. Les combats ont dégénéré en massacres sanglants perpétrés contre la population locale, majoritairement alaouite : au moins 1 225 civils auraient trouvé la mort depuis le 6 mars selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, basé à Londres.

Ces exactions ternissent l'image du nouveau régime de Damas, qui tentait de se présenter comme une alternative à la barbarie de la dynastie al-Assad ; elles attirent également l'attention des puissances régionales, alors que le changement d'allégeances du régime syrien bouleverse (...)