Entre transhumance, discriminations et quête d’identité, quel avenir pour les Peuls du Sahel?

Aux marges du Sahara, où le photographe Pascal Maitre les a suivis durant deux ans, ces semi-nomades sont souvent perçus comme d’éternels étrangers. Voire victimes d’exactions, dans un Sahel en proie au terrorisme. Notre reporter Boris Thiolay est parti à leur rencontre en Mauritanie.
A petits coups de badine, Abderrahmane Sow, en boubou indigo, conduit une vingtaine de chèvres vers un recoin de la place du marché au bétail. Bêlant à tue-tête, ses bêtes viennent d’être achetées par un boucher de Selibaby, 35 000 habitants, la préfecture du Guidimakha, région la plus au sud de la Mauritanie, frontalière avec le Sénégal et le Mali. Dès l’aube, Abderrahmane, chef d’un village isolé en brousse, a parcouru dix kilomètres à pied avec elles, une dizaine d’autres éleveurs et quelques vaches pour s’installer de bonne heure sur cette place poussiéreuse où les clients arrivent par petits groupes.
Plusieurs millions de Peuls dispersés entre une vingtaine de pays du SahelEn ce matin de décembre, il fait déjà 20°C et le soleil entame son travail de sape. «Plus tôt nous arrivons et plus les prix sont élevés, car les meilleures bêtes partent en premier, commente Abderrahmane, 62 ans, barbiche et cheveux (...)
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