Etats-Unis : un projet d’exécution inédite par hypoxie à l’azote inquiète des experts de l’ONU

Ils évoquent de « graves souffrances » et appellent les autorités à la suspension des exécutions prévues avec cette méthode.
Mercredi 3 janvier, quatre rapporteurs de l’Organisation des Nations unies (ONU) ont exprimé des préoccupations relatives à des exécutions par inhalation d’azote.
Le 25 janvier prochain, l’Etat de l’Alabama a prévu d’appliquer une telle méthode d’exécution, inédite au monde, sur un condamné à mort nommé Kenneth Smith.
De “graves souffrances” évoquées
Ces experts, qui sont-ils ? Il s’agit des rapporteurs spéciaux sur les exécutions extrajudiciaires (Morris Tidball-Binz), sur la torture (Alice Jill Edwards), sur l’indépendance des juges et des avocats (Margaret Satterthwaite), et sur le droit à la santé physique et mentale (Tlaleng Mofokeng).
Ils s’alarment de “graves souffrances que l’exécution par inhalation d’azote pourrait causer” et dans leur communiqué, ils assurent qu’“aucune preuve scientifique” du contraire n’existe.
Des appels à la suspension de l’exécution
Ils notent : “Nous craignons que l’hypoxie à l’azote n’entraîne une mort douloureuse et humiliante”. Et ajoutent que “les exécutions expérimentales par asphyxie au gaz – telle que l’hypoxie à l’azote – violeraient probablement l’interdiction de la torture et autres peines cruelles, inhumaines ou dégradantes”.
C’est pour ces raisons qu’ils demandent aux autorités de l’Alabama et celles fédérales de surseoir à cette exécution – et les potentielles futures autres – en attendant une révision du protocole.
Kenneth Smith avait en novembre 2022 vu son exécution annulée au dernier moment, car les perfusions intraveineuses devant lui injecter la solution mortelle n’avaient pu être posées dans le temps légalement imparti.
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