Herbert Kickl, le chef de l'extrême droite autrichienne qui rêve de mettre les médias au pas
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Chef du très controversé parti nationaliste autrichien de la FPÖ, Herbert Kickl a peu à peu étendu sa toile dans les médias du pays au cours des dernières années. Entre théorie du complot, médias alternatifs et altération de l'Histoire, retour sur les leviers de communication du parti d'extrême droite.
Quand le chef de l'extrême droite autrichienne Herbert Kickl a annoncé plus tôt en février son échec à former un gouvernement, le site internet AUF1 y a vu un complot de "l'élite mondialiste" pour l'empêcher de devenir chancelier.
Pas un mot sur son intransigeance et son refus du compromis, qui ont fait tourner court les négociations avec les conservateurs, selon le récit livré par les journaux, radios et télévisions.
Une version différente de l'histoire, quitte à s'arranger avec les faits : c'est justement ce qui plaît aux destinataires de ces médias dits "alternatifs", de plus en plus populaires dans le pays alpin et au-delà dans les démocraties libérales.
"Partout ailleurs, on nous ment depuis des années" : cet avis, confié au quotidien Der Standard par des sympathisants du parti nationaliste FPÖ lors d'une manifestation cet hiver, se répand comme une traînée de poudre dans la société (...)