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Iran et Etats-Unis font état de discussions "positives" sur le nucléaire

Iran et Etats-Unis font état de discussions "positives" sur le nucléaire
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Mascate (Oman) (AFP) - Les Etats-Unis et l'Iran ont fait état de progrès à l'issue d'un troisième cycle de négociations sur le nucléaire samedi à Oman, et promis de poursuivre leurs pourparlers pour parvenir à un accord susceptible d'apaiser les tensions croissantes au Moyen-Orient. 

Les discussions, sous médiation omanaise, ont été qualifiées de "positives et constructives" par un responsable américain, tandis que le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a affirmé que les deux parties allaient essayer d'aplanir leurs divergences, avant leur prochaine rencontre la semaine prochaine. 

Les pourparlers entre les deux pays, ennemis depuis quatre décennies, visent à conclure un nouvel accord devant empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique -une ambition que Téhéran a toujours nié avoir- contre une levée des sanctions qui paralysent son économie. 

Les Etats-Unis s'étaient retirés en 2018, sous la première présidence de Donald Trump, de l'accord multilatéral conclu trois ans plus tôt à Vienne.

"Il reste encore beaucoup à faire, mais de nouveaux progrès ont été réalisés en vue de parvenir à un accord", a indiqué un haut responsable américain sous couvert d'anonymat.

A la tête de l'équipe de négociateurs iraniens, M. Araghchi a qualifié les discussions, qui ont inclus pour la première fois des réunions techniques entre experts, de "sérieuses".

"Il y a des divergences à la fois sur les grandes questions et sur les détails", a-t-il déclaré à la télévision d'Etat, ajoutant que les parties allaient "étudier les moyens de réduire les différences", d'ici la prochaine réunion. 

- "Pression maximale" -

La délégation américaine était menée par l'émissaire pour la région Steve Witkoff. 

Selon le ministre des Affaires étrangères omanais, Badr al-Boussaïdi, qui joue le rôle de médiateur, une nouvelle réunion est prévue le 3 mai. 

Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, avait indiqué plus tôt que les discussions s'étaient déroulées dans "des salles séparées", comme lors des précédentes réunions, le 12 avril à Mascate et le 19 à Rome. 

Un membre de l'équipe de négociation iranienne a affirmé à l'agence locale Tsinam qu'elles s'étaient limitées aux sanctions et aux questions nucléaires. 

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire.Téhéran rejette ces allégations, défendant un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l'énergie. 

M. Araghchi a ainsi indiqué mardi que son pays prévoyait de construire 19 nouveaux réacteurs.

En représailles au retrait américain de l'accord de Vienne, l'Iran a pris ses distances avec le texte.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a relancé sa politique dite de "pression maximale" sur l'Iran, l'appelant en mars à négocier tout en menaçant de le bombarder en cas d'échec de la diplomatie. 

Dans des déclarations publiées vendredi par Time Magazine, il a assuré être prêt à rencontrer les dirigeants du pays.

Dans le même temps, Washington a annoncé mardi de nouvelles sanctions visant le secteur pétrolier iranien, Téhéran dénonçant une "approche hostile". 

- Des tunnels en question -

Mercredi, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée de surveiller le programme nucléaire iranien, a demandé à Téhéran d'expliquer la présence de tunnels autour d'un de ses sites nucléaires, après la publication d'images satellites par l'organisme Institute for Science and International Security, basé à Washington. 

L'Iran enrichit actuellement l'uranium à un niveau élevé (60%), inférieur aux 90% nécessaires à la fabrication de l'arme atomique, mais très loin du plafond de 3,67% fixé par l'accord de Vienne. 

Téhéran défend son droit "non négociable" à enrichir de l'uranium. 

Jeudi, Abbas Araghchi s'est dit disposé à se rendre en Allemagne, en France et au Royaume-Uni, autres pays parties à l'accord de Vienne. 

La semaine dernière, Washington avait appelé les Européens à se décider concernant le rétablissement des sanctions de l'ONU sur l'Iran.L'accord de 2015 prévoit une telle possibilité en cas de non conformité au texte, mais cette option expire en octobre. 

L'Iran a menacé de se retirer du Traité de non-prolifération nucléaire si ce mécanisme était déclenché. 

Alors que les négociations se tenaient samedi, une puissante explosion a secoué un port commercial du sud de l'Iran, faisant au moins cinq morts et plus de 500 blessés, selon les médias d'Etat.Une enquête a été ouverte pour en déterminer les causes.

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