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L'Ukraine veut la paix, dit Zelensky, à la veille de pourparlers avec les Etats-Unis

L'Ukraine veut la paix, dit Zelensky, à la veille de pourparlers avec les Etats-Unis
Publié le , mis à jour le

Kiev (Ukraine) (AFP) - Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé lundi que son pays voulait la paix, à la veille de négociations potentiellement cruciales avec les Etats-Unis en Arabie saoudite.  

M. Zelensky est attendu lundi dans le royaume du Golfe, où se tiendra le lendemain une rencontre entre une délégation ukrainienne et une équipe américaine qui compte évoquer de futures négociations de paix pour mettre fin à l'invasion russe.

"L'Ukraine cherche la paix depuis la toute première seconde de la guerre, et nous avons toujours dit que la seule raison pour laquelle la guerre se poursuit est la Russie", a-t-il dit sur Telegram. 

Kiev proposera une trêve "dans les airs" et "en mer" lors des pourparlers avec les Américains, a précisé lundi à l'AFP un haut responsable ukrainien sous le couvert de l'anonymat, en soulignant que la suspension du partage des renseignements américains conférait un "avantage significatif" à Moscou.

La réunion de mardi devrait être la première entre responsables ukrainiens et américains depuis la visite désastreuse de Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche fin février, qui avait donné lieu à une spectaculaire joute verbale.

Washington a depuis suspendu son aide militaire et son partage de renseignements, et Kiev tente de recoller les morceaux avec le président Donald Trump.

M. Zelensky ouvrira le bal diplomatique lundi en rencontrant le prince héritier Mohammed ben Salmane.

"Après cela, mon équipe restera en Arabie saoudite pour travailler avec nos partenaires américains", avait expliqué dimanche soir le président ukrainien.

Ces discussions, très attendues, sont prévues mardi dans la ville de Jeddah, sur la mer Rouge, où des drapeaux ukrainiens flottaient lundi aux abords des principaux axes.

Les pourparlers doivent servir à "définir un cadre pour un accord de paix et un cessez-le-feu initial" entre la Russie et l'Ukraine, avait indiqué l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff. 

Kiev est favorable à un "dialogue constructif" mais veut que ses intérêts soient "pris en compte", avait insisté le président ukrainien, se disant persuadé que la réunion serait "productive".

- Soutien américain -

Selon le Financial Times, qui cite des sources proches des négociations en Arabie saoudite, l'Ukraine devrait proposer un cessez-le-feu partiel, dans l'espoir de convaincre Washington de faire marche arrière sur sa décision de geler l'aide militaire et le partage de renseignements. 

Volodymyr Zelensky avait affirmé dimanche soir espérer "des résultats à la fois pour se rapprocher de la paix et poursuivre le soutien", semblant faire référence à l'aide américaine suspendue.

L'Ukraine va probablement faire savoir que tout accord de paix limitant sa capacité à se réarmer, lui imposant de reconnaître légalement les territoires occupés comme étant russes, ou interférant dans la politique interne ukrainienne, en réclamant par exemple des élections, serait inacceptable, affirme pour sa part le magazine britannique The Economist. 

Les relations entre Washington et Kiev se sont profondément transformées en l'espace de quelques semaines, avec le retour à la Maison Blanche de Donald Trump en janvier.

Cela se produit à l'heure où Kiev est à la peine sur le front.Durant le week-end, la Russie a revendiqué d'importantes avancées dans sa région de Koursk et même une poussée dans la région ukrainienne de Soumy, une première depuis 2022.

Donald Trump a multiplié les piques contre Volodymyr Zelensky, accusé d'être un "dictateur", de n'être pas assez reconnaissant ou de n'être pas prêt à la "paix".

La tension a culminé lors d'une altercation fin février à la Maison Blanche, où le président ukrainien devait signer un accord sur l'exploitation des minerais de son pays par les Etats-Unis.

- Rapprochement -

Le ton s'est depuis quelque peu apaisé, Volodymyr Zelensky jugeant l'incident "regrettable" et Donald Trump estimant que son homologue ukrainien était prêt à négocier, menaçant même Moscou de nouvelles sanctions.

"Nous allons faire beaucoup de progrès.Dès cette semaine je pense", a assuré dimanche soir Donald Trump à des journalistes à bord de l'avion présidentiel Air Force One.

Mais les désaccords demeurent. 

L'accord sur l'exploitation minière, dont Donald Trump compte tirer des revenus pour rembourser l'aide américaine fournie à Kiev, n'a toujours pas été conclu.

Interrogé sur la possibilité qu'il soit signé en Arabie saoudite, M. Witkoff avait assuré que M. Zelensky avait "proposé de le signer, et nous verrons s'il le fait".

Autre point d'achoppement, le récent rapprochement entre Washington et Moscou, en rupture avec la politique occidentale d'isolement du président russe Vladimir Poutine.

Le voyage en Arabie saoudite de Volodymyr Zelensky devait initialement avoir lieu en février, mais il l'avait reporté après avoir dénoncé la tenue de pourparlers russo-américains.

Lors des discussions mardi, l'Ukraine devrait être représentée par le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak, le ministre des Affaires étrangères Andriï Sybiga, le ministre de la Défense Roustem Oumerov et le chef-adjoint de cabinet du président Pavlo Palissa.

L'équipe américaine sera composée de hauts responsables qui avaient déjà rencontré les représentants russes en février, notamment le chef de la diplomatie Marco Rubio, qui s'est envolé dimanche soir pour Jeddah, et le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz.

Marco Rubio devrait arriver à Jeddah lundi et a prévu de rencontrer Mohammed ben Salmane durant sa visite, selon le département d'Etat.

L'Arabie saoudite, allié historique des Etats-Unis, consolide son influence internationale en accueillant ces rencontres.

Le pays pétrolier a aussi été impliqué dans les négociations concernant l'échange de prisonniers historiques entre la Russie et l'Occident en août 2024.

Ryad avait pourtant été mis au ban de la scène internationale après l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en Turquie en 2018, qui avait provoqué un tollé.

Mais, selon M. Witkoff, l'administration Trump a de "très bonnes relations avec les Saoudiens".

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