Pourquoi le rose est-il l'une des teintes les plus controversées de l'histoire?

Michel Pastoureau ajout une nouvelle couleur à sa palette, ou plutôt une "demi-couleur", aujourd'hui bien mal-aimée dans la culture européenne.
Quel plaisir de retrouver un nouveau volet de la saga des couleurs réalisée par l’historien Michel Pastoureau.
Kitsch ou tendance ?Après le rouge, depuis toujours symbole de puissance, évoquant tour à tour la douleur (le sang du Christ) puis l’amour, le vert, emblème de vie et de chance, ou encore le bleu, méprisé dans l’Antiquité mais devenu aujourd’hui incontournable, ce grand spécialiste des symboles s’attaque à ce qui demeure sans doute la plus décriée de toutes : le rose.
Trop mièvre, trop voyant… trop kitsch ? Évoquant la féminité et le romantisme, le rose est aussi devenu le marqueur d’une modernité décriée, celle du pop art et de la pink culture, véhiculée par les fantaisies kawaii de la franchise japonaise Hello Kitty ou le triomphe de Barbie au cinéma.
De l'Antiquité aux arts figuratifsMais pour le chercheur, le rose incarne tout autant vulgarité que délicatesse : ce mélange de rouge et de blanc, longtemps considéré comme une simple nuance de rouge, était inconnu dans l’Antiquité et peu commenté sous le Moyen Âge, avant d’être défini (...)