Travail forcé et sacrifices humains : l'histoire taboue de l'esclavage en Chine

Les milliers de cadavres retrouvés au pied des tombes de nobles chinois de l'Antiquité sont-ils la preuve du passé esclavagiste chinois ? Aujourd’hui encore, l'idée déplaît fort à Pékin.
Ce fut l’une des découvertes archéologiques les plus éclairantes sur la civilisation chinoise. L’une des plus glaçantes aussi. En 1899, dans la province du Henan, on retrouva les traces de la mythique cité de Yin Xu, dernière capitale de la dynastie Shang (entre 1600 et 1046 avant J.-C.). Les nombreuses fouilles réalisées de 1928 à 1937 révélèrent, entre autres, un cimetière royal, des fondations palatiales, mais aussi d’importantes fosses collectives. En analysant les ossements et les inscriptions oraculaires, les chercheurs ont conclu qu’entre 13000 et 14000 personnes auraient été sacrifiées à Yin Xu. Qui étaient ces hommes et ces femmes ? Pour certains experts chinois, il ne pouvait s’agir que d’étrangers ou de captifs de guerre. Pour d’autres, à l’instar de l’historien Guo Moruo (1892-1978), ces corps étaient ceux… d’esclaves.
Les esclaves, un enjeu de pouvoir en Chine ?Des esclaves auraient donc existé en Chine dès l’Antiquité ? La question reste taboue pour une Chine néocommuniste cherchant à affirmer (...)
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