Yémen: Washington annonce avoir "détruit" un port pétrolier, les Houthis font état de 20 morts

Sanaa (AFP) - Les rebelles houthis au Yémen ont affirmé que de nouvelles frappes imputées aux Etats-Unis sur le port pétrolier de Ras Issa sur la mer Rouge ont porté vendredi le bilan à "20 morts et 50 blessés", selon un bilan encore provisoire.
Après les frappes revendiquées jeudi par Washington, de nouveaux raids ont visé cette infrastructure stratégique située près de Hodeida alors que les opération de secours étaient encore en cours, selon les Houthis.
"Le bilan des victimes de l'attaque américaine contre le port pétrolier de Ras Issa s'élève désormais à 20 morts", a affirmé Anees Alasbahi, porte-parole du ministère de la Santé des Houthis.
"Cinq secouristes et ambulanciers sont morts (...) en accomplissant leur devoir", affirme la même source selon laquelle ils ont été fauchés alors qu'une "agression américaine a de nouveau frappé le port pétrolier".
L'armée américaine avait annoncé jeudi avoir mené des bombardements qui ayant abouti à la "destruction" de ce port.
Un précédent bilan avait fait état de 13 morts et 30 blessés.
Sur des images diffusées tôt vendredi par la chaîne des rebelles Al-Massira et présentées comme les "premières images de l'agression américaine" contre le port pétrolier, une boule de feu éclaire la zone où se trouvent des navires, tandis que d'épaisses colonnes de fumée s'élèvent au-dessus de ce qui semble être un incendie.
"Les équipes de secours de la défense civile et les ambulanciers déploient tous leurs efforts pour rechercher et extraire les victimes et éteindre l'incendie", a souligné vendredi M. Alasbahi.
- "Revenu illégal" -
Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) avait expliqué jeudi que "l'objectif de ces frappes était de s'en prendre aux sources économiques du pouvoir des Houthis".
"Les Etats-Unis ont pris (ces) mesures afin d'éliminer cette source d'hydrocarbures pour les terroristes Houthis, soutenus par l'Iran, et les priver du revenu illégal qui a financé les actions des Houthis pour terroriser toute la région depuis plus de dix ans", a ajouté le Centcom.
Washington, qui a désigné les Houthis comme organisation terroriste étrangère début mars, accuse ceux-ci de s'accaparer les revenus de ce port situé au nord d'Hodeida.
"Ces hydrocarbures devraient être fournis de manière légitime aux habitants du Yémen", souligne le Centcom.
Jeudi, Washington a imposé des sanctions contre une banque du Yémen et ses principaux dirigeants, en raison de son soutien jugé "essentiel" aux Houthis.
Le groupe rebelle est entré dans le collimateur de Washington en déclenchant, en novembre 2023, des attaques contre des navires empruntant la mer Rouge, perturbant le trafic maritime international.Les Houthis disent agir en solidarité avec les Palestiniens dans la cadre de la guerre menée par Israël à Gaza.
Les frappes de riposte américaines sur le Yémen ont été accentuées mi-mars par le président américain Donald Trump.
Mercredi, les rebelles ont accusé les Etats-Unis d'avoir mené plusieurs frappes aériennes contre la capitale Sanaa, où une personne a été tuée selon eux.
Les attaques en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, a poussé les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l'aide du Royaume-Uni.
Jeudi soir, le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu a annoncé la "destruction par une frégate française d’un drone tiré depuis le Yémen".
"Nos armées continuent leur engagement pour garantir la libre circulation maritime", a-t-il ajouté sur X.