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Pour ses débuts à la Fonction publique, Kasbarian promet de "débureaucratiser"

Pour ses débuts à la Fonction publique, Kasbarian promet de "débureaucratiser"
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Paris (AFP) - "Débureaucratiser à tous les étages": le nouveau ministre de la Fonction publique et de la Simplification Guillaume Kasbarian a signé lundi une entrée en matière tonitruante, suscitant d'emblée la méfiance des syndicats.

"Nous devons libérer les Français du poids des démarches administratives, et donc débureaucratiser à tous les étage", a estimé l'ancien ministre du Logement à Paris, à l'occasion de la cérémonie de passation de pouvoirs avec son prédécesseur Stanislas Guerini, dont l'intitulé du portefeuille ne comprenait pas la simplification.

Revendiquant son "attachement" dans ses précédentes fonctions à l'article 17 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui fait de la propriété privée un droit "inviolable et sacré", Guillaume Kasbarian a repris lundi à son compte l'article 15, selon lequel "la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration."

Un choix qui n'est pas du goût de Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonctions publiques.

"On ne peut pas opposer les usagers" des services publics aux 5,7 millions d'agents publics, "ça n'a jamais marché comme ça", a-t-elle fait valoir.

La "simplification" prônée par le nouveau ministre "ne doit jamais se faire au détriment de la qualité du service public", a insisté Guillaume Kasbarian, assurant se fixer pour objectif de "faciliter la vie des Français et des agents publics".

"Je suis convaincu que nous allons réussir, grâce au remarquable travail que réalisent chaque jour les agents publics de ce ministère et de toutes les administrations de France", a-t-il poursuivi.

Comme député (Ensemble) d'Eure-et-Loir et habitant d'"un petit village rural près de Chartres", "j'écoute les Français qui viennent à ma permanence ou qui m'interpellent sur le terrain", a-t-il développé. 

"Ceux qui se sentent parfois éloignés des services publics.Ceux qui ne savent pas toujours comment effectuer une démarche administrative.Ceux qui ont dans certains cas l'impression d'être enfermés dans un labyrinthe bureaucratique", a-t-il énuméré.

"Une souffrance partagée par de nombreux agents, qui peuvent avoir l'impression d'être seul ou de passer plus de temps à remplir des formulaires qu'à exercer leur métier de coeur.C'est pour cette raison que la simplification et la transformation de l'action publique ont toute leur place dans ce ministère", a soutenu Guillaume Kasbarian.

- "Honneur d'une vie" -

Dans un communiqué publié dès dimanche, le syndicat Solidaires Fonction publique s'était inquiété de l'ajout du mot "Simplification" à l'intitulé du ministère.

"Chacun sait que le terme correspond à la volonté de réduire le nombre de fonctionnaires et de dégrader la qualité du service public", s'était indigné le sixième syndicat de fonctionnaires. 

Secrétaire général de l'Unsa-FP (4e syndicat), Luc Farré a pour sa part noté auprès de l'AFP que dans l'intitulé du portefeuille de Guillaume Kasbarian, les mots "fonction publique" apparaissaient avant "simplification et transformation de l'action publique", un signal selon lui positif. 

Le ministre a également salué dans son discours la réforme "ambitieuse" de la fonction publique préparée par son prédécesseur, sans préciser le sort qu'il lui réserverait.

Gelé par la dissolution de l'Assemblée nationale, ce projet de loi très décrié par les syndicats de fonctionnaires prévoyait notamment d'accentuer la rémunération au mérite, de faciliter les licenciements voire de supprimer le système historique de catégories (A, B et C) de la fonction publique.

Plutôt que de "supprimer les catégories", le président de la Fédération des services publics CFE-CGC (7e syndicat) Stanislas Gaudon plaide pour "créer des passerelles" entre elles.

Dans son discours de passation, Stanislas Guerini a réaffirmé lundi qu'il "(fallait) faire plus de place à la reconnaissance du mérite dans la fonction publique".

"Etre ministre de la Fonction publique, ça a été l'honneur d'une vie", a insisté l'ancien ministre, manifestement ému après plus de deux ans passés au ministère. 

L'augmentation des salaires et la suspension de la réforme des retraites, réclamées à l'unisson par les huit syndicats représentatifs dans une récente lettre au Premier ministre Michel Barnier, n'ont pas été abordées directement lundi, même si Guillaume Kasbarian a salué l'action de son prédécesseur "pour améliorer la rémunération des fonctionnaires".

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