Au XIXe siècle, les femmes amatrices de pantalons étaient marquées à la culotte
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Introduite sous Napoléon, la «permission de travestissement» est restée cachée dans les replis de la justice française jusqu’en 2013.
À bien des égards, le vêtement est un signe d’appartenance. Il est codifié selon des normes esthétiques et culturelles bien précises qui signalent une origine sociale, une profession, des valeurs, une idéologie.
Prenez le foulard rouge du mouvement ouvrier: il symbolise le sang versé par le prolétariat lors de sa lutte armée contre le grand capital. Le froc du moine, fait d’étoffe grossière, rappelle quant à lui son vœu de pauvreté. Tout y passe: la cravate, les boutons de manchette, le bleu de chauffe, le keffieh… Et le pantalon? Historiquement, il s’agit de l’habit des classes dominées.
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La guerre des boutons
Lorsque les révolutionnaires prennent les armes en 1789, ils s’approprient un habit –le pantalon rayé– qui est la marque du peuple. Vêtement de travailleur, souvent élimé, il jure avec les «culottes» (qui s’arrêtent aux genoux et se prolongent par des bas de soie) habillant les aristocrates. C’est avec le plus grand mépris qu’on baptise «sans-culottes» ces insurgés débraillés… Loin de …