Avortement en Europe : des milliers de femmes contraintes de franchir les frontières chaque année

Derrière des lois parfois progressistes, l’accès à l’avortement reste un parcours du combattant. Une vaste enquête révèle que plus de 5 000 Européennes doivent encore partir à l’étranger pour exercer ce droit fondamental.
Délai légal dépassé, malformations fœtales non reconnues, désert médical ou objection de conscience… Les obstacles à l’avortement se multiplient à travers l’Europe. Selon l’enquête journalistique internationale « Exporting Abortion », coordonnée par le journal espagnol « Público », au moins 5 860 femmes ont dû quitter leur pays en 2023 pour accéder à une interruption volontaire de grossesse. Un chiffre sous-estimé, tant les données officielles sont lacunaires dans de nombreux États.
« Parfois, elles sont encore dans le délai, mais la procédure est si compliquée… »
La route la plus empruntée ? Celle des Allemandes vers les Pays-Bas, où l’ IVG est autorisée jusqu’à 24 semaines. L’Allemagne, en comparaison, impose un cadre plus restreint : 12 semaines de grossesse (14 semaines d’aménorrhée), un délai souvent dépassé à cause de contraintes logistiques ou administratives. « Parfois, elles sont encore dans le délai des 12 semaines, mais la procédure est si compliquée qu’elles préfèrent s’adresser à nous dès le début », explique la Dre Elles Garcia, médecin à la clinique Bloemenhove, aux Pays-Bas.
Autre itinéraire courant : celui des Portugaises vers l’Espagne, où l’IVG est...
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