De la solitude du célibataire à la laverie automatique

[BLOG You Will Never Hate Alone] Il n’existe pas de spectacle plus déprimant que celui d’y rester une heure.
Il existe des moments dans la vie d’un nouveau célibataire où soudain il prend conscience que son existence a pris une tournure un brin dramatique, ce moment où s’apercevant que son armoire regorge de linge sale sans aucune trace de propre, il n’a d’autre choix que de l’entasser dans un sac avant de se rendre à la laverie automatique.
Vous dirais-je son accablement quand, dans le froid du petit matin, le long d’une rue triste et grise, d’un pas lourd et pesant, il s’en va rejoindre ce lieu lugubre où alignés en rang d’oignon, lave-linges et sécheuses attendent d’être utilisés? C’est au moment précis où il pénètre en cet antre accueillant et froid comme une chambre de dissection qu’il réalise ce qu’il est devenu: une ombre, un fantôme, un mendiant, un sans-dents.
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Il est seul. Glacé est le silence. Une machine tourne déjà. Sur le sol d’un blanc douteux, de grosses chaussures ont laissé des empreintes grasses et noires. Des pancartes plaquées aux murs indiquent la marche à suivre, le prix à payer, le temps à attendre. Lentement, il extirpe un à un ce …