Être lanceur d’alerte est-il toujours risqué aujourd’hui en France?
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Nombre d’entre eux se défendent d’être des «héros» et pourtant, c’est bien dans l’intérêt général et aux dépens de leur propre
confort de vie qu’agissent les lanceurs d’alerte. Certains sont d’ailleurs restés célèbres dans le monde entier, comme le cofondateur de Wikileaks Julian Assange ou l’ancienne employée de Facebook Frances Haugen.
En France, pour ne citer que
les plus médiatisés, on retiendra certainement le combat de la pneumologue
Irène Frachon pour les victimes du Mediator, celui d’Antoine Deltour à
l’origine des Luxleaks, ou encore le travail de la journaliste Inès Léraud sur le lien entre les algues vertes et l’agro-industrie bretonne. Toutes ces personnes ont un point commun: elles ont vu leurs
vies bouleversées après leurs révélations et sont donc protégées par la
loi. Du moins, en théorie.
Le terme «lanceur d’alerte» est défini juridiquement pour la première fois en France en 2013, dans la loi relative à l’indépendance de l’expertise en matière de santé et d’environnement et à la protection des lanceurs d’alerte, dite «loi
Blandin». Il faut ensuite attendre 2016 pour que le statut unique de
«lanceur d’alerte» soit officiellement instauré dans la loi de
référence dite «Sapin II» (loi loi relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique). Mais cette dernière est alors considérée par
beaucoup comme toujours…