Grossesse : pourquoi la règle de ne rien dire avant trois mois est un « choix subi » et « une charge mentale »

Lorsqu’une femme tombe enceinte, la tradition veut qu’elle attende trois mois avant de l’annoncer publiquement. Un délai inadapté aux difficultés inhérentes à un début de grossesse et qui fait perdurer le tabou de la fausse couche.
Se justifier lorsqu’on refuse de boire un verre, s’éloigner discrètement lorsque quelqu’un fume à côté de nous mais aussi vomir en cachette dans les toilettes de son lieu de travail… Vivre dans le mensonge en somme, c’est ce qui est attendu des femmes enceintes de moins de trois mois. Cette règle qui prévaut qu’on n’annonce pas une grossesse avant le deuxième trimestre est tacite, mais bien appliquée par de nombreuses femmes.
C’est le cas de Julia* et Valentine*, toutes deux membres d’un groupe Facebook de soutien pour femmes ayant subi une fausse couche. Julia est enceinte de plus de trois mois, mais elle continue de taire la nouvelle : « J’ai fait une fausse couche il y a quelques mois j’étais contente d’avoir du soutien, mais cette fois je ne dirais rien, j’ai peur du mauvais œil. » Valentine s’est tournée vers la PMA, elle aussi a décidé de ne rien dire. « J’ai fait une fausse couche, la douleur ressentie à l'annonce a été difficile, j’ai eu l'impression de décevoir », regrette la jeune femme.
Les « petits maux de la grossesse »
Aline*, elle, n’a pas pu se retenir d’en parler à ses parents, trop heureuse à l’idée de devenir maman. Au travail par contre, il n’en...