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Le Sénat adopte une proposition de loi pour interdire l’écriture inclusive

Le Sénat adopte une proposition de loi pour interdire l’écriture inclusive
Publié le , mis à jour le

La proposition a pour but de « protéger la langue française des dérives de l’écriture dite inclusive ».

Après des débats parfois vifs, une proposition de loi visant à interdire l’écriture inclusive dans un large panel de documents a été votée par les sénateurs à 221 voix contre 82.

Ce texte, venu des rangs de la droite, a été discuté le jour où Emmanuel Macron inaugurait la Cité internationale de la langue française dans le château restauré de Villers-Cotterêts, lequel a dit craindre de voir la langue française “céder aux airs du temps”.

Des documents irrecevables ou nuls

Le but de cette proposition de loi est de “protéger la langue française des dérives de l’écriture dite inclusive”. Elle serait potentiellement interdite “dans tous les cas où le législateur (et éventuellement le pouvoir réglementaire) exige un document en français”, à savoir et par exemple dans les modes d’emploi, les contrats de travail, les règlements intérieurs d’entreprise.

En d’autres termes, si l’écriture inclusive venait à être utilisée en cas d’interdiction, ces documents pourraient alors être jugés irrecevables ou nuls.

Une interdiction loin d’être actée

Cependant, l’inscription du texte à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale est loin d’être garantie. Mais le président de la République lui-même a depuis Villers-Cotterêts donné son point de vue sur l’écriture inclusive :

Dans cette langue, le masculin fait le neutre, on n’a pas besoin d’ajouter des points au milieu des mots, ou des tirets, ou des choses pour la rendre lisible.

Pour la sénatrice LR Pascale Gruny, qui porte ce texte, “L’écriture inclusive affaiblit la langue française en la rendant illisible, imprononçable et impossible à enseigner”. Il faut selon elle prohiber également les “mots grammaticaux” représentant des néologismes tels que”iel” (contraction de “il” et “elle”), ou “celleux” (“celles” et “ceux”).

Écologistes et socialistes répondent

Sur les bancs de l’opposition, Yan Chantrel pour le PS a réagi : “La droite sénatoriale nous inflige ses lubies rétrogrades et réactionnaires. Vouloir figer la langue française, c’est la faire mourir”.

Pour l’écologiste Mathilde Ollivier, “Quand on parle de l’écriture inclusive, on parle du chemin vers l’égalité femmes-hommes”.

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