«L’école à la maison» vue par les parents qui l’ont choisie pour leurs enfants

C’est un épisode célèbre de l’histoire républicaine: par la loi du 28 mars 1882, Jules Ferry a rendu l’enseignement obligatoire pour tous les enfants de 6 à 13 ans. Moins connue, en revanche, est la précision selon laquelle cette éducation peut être donnée «soit dans les établissements d’instruction primaire […], soit dans les familles, par le père de famille lui-même ou par toute personne qu’il aura choisie». (Rassurez-vous, les mères ont obtenu des droits entretemps.) Cette loi est donc l’acte de naissance de «l’école à la maison», appelée aujourd’hui «instruction en famille» (IEF).
En France, il existe peu de données officielles qui permettent de savoir exactement combien d’enfants suivent des cours depuis chez eux. Mais en croisant plusieurs sources, on peut dégager au moins trois tendances.
D’abord, la part d’enfants en IEF est très minoritaire et représente moins de 0,5% de l’ensemble des plus jeunes. Ainsi, pour l’année 2022-2023, l’Institut des hautes études, de l’éducation et de la formation avance qu’entre 50.000 et 60.000 enfants étaient instruits en famille (à comparer avec les 12 millions d’élèves que compte le pays).
Ensuite, leur nombre augmente chaque année: selon le ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, l’IEF a connu «une accélération marquée pour la période 2016-2020, pendant laquelle le nombre d’enfants concerné a doublé. Sur dix…
Dans la même rubrique
