L'édito de ELLE : « Droits devant » par Dorothée Werner
L'édito de la semaine.
À « ELLE », c'est le 8 mars chaque semaine. Jamais nous n’avons attendu la Journée internationale des droits des femmes, avec ce qu’elle peut avoir de vaguement humiliant – un seul jour dédié à rien de moins que la moitié de l’humanité –, pour défendre nos convictions. Ce cru 2024 a tout de même une saveur particulière : la liberté d’avorter s’inscrira désormais dans la Constitution, et #MeToo bouscule la société tous azimuts, jusqu’à donner aux hommes le courage de prendre la parole (#MeTooGarçons).
Après son témoignage poignant et sa plainte devant la justice, Judith Godrèche est passée à l’étape des propositions concrètes, lors de son audition le 29 février au Sénat. #MeToo est bel et bien une question politique. Alors, on fait quoi, Gabriel Attal ? Nous sommes allées titiller le tout nouveau Premier ministre sur les contours de son féminisme, sur lequel on ne l’avait guère entendu jusqu’ici (p. 20). Les associations sont au taquet, il se sait attendu au tournant. Et puisque la question de la justice est au cœur du débat sur les violences faites aux femmes et aux enfants, nous racontons en détail quatre procès pour viol : dès lors qu’une plainte parcourt sans entraves son long chemin jusqu’à un tribunal, comment juge- t-on concrètement ce crime en 2024 (p. 68) ? Et puis nous n’oublions pas les Iraniennes.
Depuis un an et demi, leur panache et leur courage nous obligent. Malgré la...
