L'édito de ELLE : « Le mauvais génie » par Marion Ruggieri
L'édito de la semaine.
Donal Trump aurait-il (parfois) du bon ? Alors que l’ex-locataire de la Maison-Blanche s’impose de plus en plus comme le potentiel futur président des États-Unis, la question se pose, avec ce qu’elle comporte de provocation. L’histoire aurait-elle besoin de mauvais maîtres pour accoucher de grandes idées ? Prenons l’inscription de l’IVG dans la Constitution française, l’aboutis- sement d’un long combat, celui de la « reconnaissance officielle du droit des femmes à disposer de leur corps », comme l’a souligné l’historienne Michelle Perrot. À écouter les protagonistes de ce « vote historique », un événement semble avoir joué un rôle majeur dans cette prise de conscience générale : l’abrogation, le 24 juin 2022, par la Cour suprême américaine, de l’arrêt Roe vs Wade – qui accordait depuis 1973 aux Américaines le droit d’avorter dans tout le pays –, laissant dorénavant chaque État libre d’interdire l’IVG. Une décision qui doit beaucoup à Donald Trump, lequel avait nommé à la Cour suprême trois juges conservateurs, modifiant ainsi sensiblement son équilibre politique.
De là à dire que Trump, qui se vantait d’attraper les femmes « par la chatte », aura fait progresser la cause féministe de ce côté de l’Atlantique à hauteur de ce qu’il l’a fait tristement régresser aux États-Unis... Dans un tout autre registre, l’inoxydable candidat républicain pourrait être en partie...
