L’édito de ELLE : « Le retour de Voldemort » par Alix Girod de l’Ain
L’édito de la semaine.
Depuis la rentrée, il est « celui dont on ne doit pas prononcer le nom », comme le méchant dans « Harry Potter »… Le « Cé-o-vé-i-dé » est de retour, mais où, comment, avec quelle ampleur ? Fini l’époque où, chaque jour, les chiffres de l’épidémie étaient publiés, ce qui était à la fois flippant et rassurant, nous donnant l’impression que quelque chose était sous contrôle, tout de même. Depuis fin juin, sur l’appli Tous AntiCovid, plus rien ne bouge, mais l’écran d’accueil affiche cette phrase bizarre : « C’est la fin d’un chapitre, mais pas la fin de l’aventure… » (sic).
La France a peur
Gloups. Alors nous sommes tous en train de devenir paranos. Un ami annule une sortie parce qu’il est « malade », sans préciser de quoi ? C’est louche. Une collègue tousse dans sa manche ? Regards inquiets dans la salle de réunion. Nous-même, à la plus petite fièvre, pensons « Ah non, pas ça !!! »… mais gardons le silence. De toute façon, même si on est positif, qu’est-ce qu’on peut faire, à part rester tout seul avec son Doliprane ? On essaie de se souvenir combien de fois on l’a eu, combien de doses de vaccin on a déjà reçues. On tend l’oreille lorsque quelqu’un affirme qu’un chirurgien lui a dit qu’on annulait plein d’opérations en ce moment parce que tous les patients « l’avaient ». Un frimeur assure : « Bah, il revient, et alors ? C’est juste un gros rhume ! » et on a…
