L’édito de ELLE : « Mères patrie » par Dorothée Werner
L’édito de la semaine.
Faire un enfant ou pas. Jusqu’ici, on croyait naïvement que c’était un choix personnel, celui d’une femme ou d’un couple. On savait qu’il était complexe, déterminé par une ribambelle de facteurs intimes, amoureux, culturels, sociaux et économiques… C’était à la fois simple et compliqué. Mais depuis la conférence de presse d’Emmanuel Macron du 16 janvier, on découvre l’œil rond qu’il s’agit de participer ou non au « réarmement démographique » de la France. Diantre ! Pour la Patrie reconnaissante, au boulot Mesdames, à vos utérus citoyennes, réarmez la démographie ! À quand la création d’un prix « Bleu Blanc Rouge » pour les meilleures pondeuses ?
Le président de la République s’inquiète d’une baisse de la fécondité avec – 7 % de naissances entre 2022 et 2023 et un taux de natalité de 1,7 enfant par femme (selon le dernier rapport de l’Insee). Pour inciter les femmes à regonfler ce taux, mais aussi le futur PIB national, il reformule deux propositions (déjà évoquées par ses ministres en 2022 et 2023) : le remplacement du congé parental (trois ans maximum – rémunéré au mieux 429 euros par mois) par un « congé de naissance », plus court (six mois maximum) mais « mieux rémunéré », et le lancement d’un plan non détaillé « de lutte contre l’infertilité ».
La question de l’égalité des femmes et des hommes face à la…
