L’édito de ELLE : « Paix, salam, shalom » par la Rédaction

L’édito de la semaine.
En Israël, à Gaza, en Cisjordanie, parmi tous les morts, des femmes, des civiles, des innocentes. Tuées pour quoi ? Pour établir quelle justice, construire quel monde ? Certaines d’entre elles bataillaient au quotidien et depuis des années pour la paix. Poursuivre leur engagement dans un contexte aussi tragique nous paraît être la seule option. Et le contraire d’un vœu naïf, qui nierait les souffrances, passées et présentes, ou établirait des équivalences obscènes entre les camps. Soutenir la paix est plutôt le choix d’une immense exigence, bien souvent portée jour après jour par les femmes dans l’histoire des conflits mondiaux, selon l’Onu, alors même qu’elles sont rarement conviées à la table des négociations. Vouloir la paix n’absout d’aucune des atrocités commises, qui devront être jugées par les tribunaux internationaux. La notion de paix ne se confond pas avec celle de pardon.
L’Histoire l’a montré, construire la paix fait mal. Il ne s’agit pas de trahir un camp ou un autre, de souhaiter le retour à un statu quo, mais plutôt de partir du constat lucide et cruel que la souffrance engendrée est irréversible. D’être capable d’une douloureuse autocritique. De tout mettre en œuvre pour accepter l’autre sans l’asservir ou nier son existence. Ajoutons que s’engager pour la paix ne signifie pas la bâtir à n’importe quelles conditions : de la même manière qu’il y a des guerres…