Les prostituées «tradis» du bois de Vincennes croulent sous les PV de stationnement
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Voilà trois ans qu’Elisa* a revendu la camionnette aménagée dans laquelle elle faisait monter ses clients. Le véhicule l’a accompagnée vingt ans durant dans le bois de Vincennes (XIIe arrondissement de Paris), où elle se prostituait. Elle faisait partie des «tradis», pour «traditionnelles», une communauté de travailleuses du sexe blanches d’un certain âge. «Entre 45 et 80 ans», estime Elisa.
Mais à l’aube de ses 70 ans, la septuagénaire a décidé de raccrocher. «C’est une activité qui ne m’a jamais été pénible, les clients étaient sympathiques. Mais pour d’autres femmes, c’est plus compliqué; elles y allaient à reculons. J’ai arrêté parce que ça devenait trop fatigant et qu’il y avait beaucoup moins de clients. Certaines restaient huit heures par jour et ne rentraient qu’avec 100 euros. Avant, tu pouvais rajouter un zéro!»
Aujourd’hui, Elisa a 74 ans. Elle s’est retirée en grande couronne, dans un pavillon avec son chien. Si elle ne travaille plus au bois, ça ne l’empêche pas de pester contre les PV pour stationnement automatiques sous lesquels croulent ses anciennes consœurs. «Depuis la mise en place du stationnement payant dans le bois de Vincennes, c’est n’importe quoi!» Madeleine*, par exemple, se fait verbaliser à hauteur d’un PV de 50 euros par jour. Depuis la nouvelle année, l’amie d’Elisa en est à son dixième. Soit déjà 500 euros à payer, alors que le mois de janvier…