Les victimes de Bétharram cherchent des témoignages à travers le monde

Biarritz (AFP) - Le collectif des victimes de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) a lancé un appel international aux témoignages pour retrouver d'éventuelles victimes à l'étranger, où la Congrégation des pères de Bétharram est implantée, a-t-on appris vendredi auprès d'un ancien pensionnaire.
Dans un communiqué diffusé à l'étranger mercredi en quinze langues différentes et dévoilé jeudi soir par Sud Ouest, le collectif des victimes du collège-lycée catholique béarnais dit soupçonner que les violences physiques et sexuelles dénoncées des années 1950 à 2010 "ne se sont pas limité(e)s à la France".
"On sait que des prêtres ont fait des allers-retours entre la France et d'autres pays, et parmi eux, certains de ceux que l'on a dénoncés", a déclaré à l'AFP Pascal Gélie, ancien élève de l'institution et membre du collectif.
La Congrégation des Pères de Bétharram, société missionnaire depuis ses origines, a été ou est toujours présente dans une quinzaine de pays dans le monde: sur le continent africain au Maroc, en Algérie, ou en Côte d'Ivoire; en Amérique du Sud, en Argentine, au Brésil ou au Paraguay; mais aussi en Asie du Sud-Est, au Vietnam et en Thaïlande, ou bien encore en Inde, en Israël ou en Italie.
Les victimes estiment que bien d'autres peuvent encore être "dans l'ombre et le silence" et appellent aux témoignages "pour dévoiler l'ampleur de ce scandale et obtenir justice".
A ce jour, seules deux plaintes non prescrites ont conduit à la mise en examen pour viol et agression sexuelle d'un ancien surveillant de l'établissement.
"La souffrance n'a pas de prescription.Il est temps de briser le silence", dit aussi le collectif dans son communiqué.
Mercredi, 48 nouvelles plaintes ont été déposées devant le parquet de Pau, faisant grimper leur nombre à 200.
Fin février, dans un précédent corpus d'une quarantaine de plaintes, des victimes et anciens pensionnaires de l'établissement, aujourd'hui installées au Mexique, en Irlande, en Australie, aux États-Unis ou en Suisse, dénonçaient des violences physiques ou agressions sexuelles.
Un 7e corpus de plaintes doit être déposé avant l'été, indique aussi le collectif des victimes de Bétharram."Il y a toujours de nouvelles victimes qui arrivent, ce qui est quand même très inquiétant", commente son porte-parole Alain Esquerre.
Il évoque des "victimes plus jeunes" pour lesquelles il est "toujours très difficile de parler et de déposer plainte", mais dit avoir "bon espoir" de "trouver prochainement des plaintes non prescrites".
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