Mon ex était violent : dois-je prévenir sa nouvelle compagne ?

Se taire ou en parler : lorsqu’on a été victime de violences conjugales, ce dilemme ne s’arrête pas à la fin de la relation. Il peut même ressurgir des années plus tard, quand notre ancien compagnon se remet en couple. Doit-on protéger sa nouvelle partenaire en l’informant des abus que l’on a subis ? Éléments de réponse.
L’omerta autour des violences conjugales a longtemps empêché une prise de conscience collective sur le sujet. Pour autant, la nécessité d'être transparent entraîne parfois des dilemmes moraux, notamment quand il s'agit des ex-compagnons. Levons tout de suite un doute : en France, il n’existe aucune obligation légale pour une victime de violences conjugales d'avertir la nouvelle partenaire de son ex-conjoint, et donc aucun risque de poursuites en cas d’inaction.
« On pourrait se poser la question de la non-assistance à personne en danger, pointe l’avocate Karine De Lucas. Mais, dans les faits, il serait très difficile d’être condamné sur ce fondement. Pour que cette infraction soit retenue, il faudrait prouver l’existence d’un danger immédiat et certain. » Or, l’actualité ne manque pas d’exemples prouvant à quel point il est difficile d’établir cette preuve, le risque étant régulièrement minimisé, voire ignoré. « C’est d’autant plus compliqué lorsque la nouvelle compagne ne témoigne pas encore de maltraitance » complète la spécialiste en droit familial.
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