Nouvelle passe d'armes judiciaire autour d'une figure propalestinienne de Columbia

Newark (États-Unis) (AFP) - Le gouvernement américain a insisté vendredi devant un tribunal de l'agglomération new-yorkaise pour que la sensible affaire Mahmoud Khalil, figure des manifestations propalestiniennes de l'université Columbia que les Etats-Unis veulent expulser, soit instruite dans une juridiction conservatrice de Louisiane, vue comme favorable à Donald Trump.
Depuis son arrestation pour son rôle de porte-parole de la contestation étudiante contre la guerre à Gaza sur le campus de Columbia, Mahmoud Khalil est devenu le symbole de la vague de répression voulue par le président américain, qui entend museler à tout prix le mouvement propalestinien dans les universités, estimant qu'il relève de l'antisémitisme.
Après son interpellation à New York le 8 mars par la police fédérale de l'immigration (ICE) qui ne lui reprochait aucun crime ou délit, le jeune homme fraîchement diplômé de la prestigieuse université et titulaire d'une carte verte de résident permanent avait été transféré dans un centre de détention de Louisiane (sud), à l'autre bout du pays, en vue de son expulsion.
Devant le tribunal de Newark dans le New Jersey, où l'affaire qui suscite une vive émotion aux Etats-Unis a été récemment dépaysée, l'avocat représentant le gouvernement, August Flentje, a répété que l'affaire devait être instruite "en Louisiane", pour des raisons de "clarté" et de cohérence avec le lieu de détention de Mahmoud Khalil.
Ce dernier, toujours détenu, n'était pas présent à l'audience, à laquelle a assisté sa femme enceinte qui se trouvait avec lui lors de son arrestation par des agents en civil.
A l'audience, l'un des avocats de M. Khalil, Baher Azmy, a estimé que son client faisait l'objet de mesures de "représailles" de la part d'un gouvernement qui "cible toute une classe de personnes".
Le juge de Newark a mis sa décision en délibéré.
Outre les militants propalestiniens comme Mahmoud Khalil, contre lesquels le gouvernement américain multiplie les arrestations et les annulations de visa, l'administration Trump cible également les grandes universités américaines, accusées de laisser prospérer ces manifestations sur leurs campus.
En particulier l'université Columbia, épicentre américain du mouvement étudiant, à laquelle le gouvernement a coupé 400 millions de dollars de subventions fédérales.
En fin de semaine dernière, l'université a accepté d'engager des réformes drastiques demandées par l'administration américaine dans l'espoir d'ouvrir des négociations afin de recouvrer ces fonds.