Paris : levée de boucliers contre la future station de métro “Serge Gainsbourg”
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Dans le cadre du prolongement de la ligne 11, une future station devrait porter le nom de « Serge Gainsbourg » mais cette initiative est très contestée.
Le prolongement de la ligne 11doit ouvrir au “premier semestre 2024”
Une pétition a été déposée sur Change.org contre un arrêt de métro qui devrait se nommer “Serge Gainsbourg” aux Lilas. La raison ? Le passé contesté et sulfureux du chanteur.
Le passé contesté et sulfureux du chanteur est décrié
Ce jour, 3416 signatures ont été déposées sur le site Change.org. Sur la page, il est précisé les raisons de ce “Non” : “Serge Gainsbourg » dans le métro, c’est non : nous demandons le changement de nom de la future station de la ligne 11. Le prolongement doit ouvrir au “premier semestre 2024”, date à laquelle le nom d’un homme violent, misogyne notoire et chantre de l’inceste sera officiellement donné à une des nouvelles stations. En effet, le prochain arrêt après “Mairie des Lilas” (terminus actuel), situé aux Lilas et à la frontière communale avec Romainville, doit porter le nom de “Serge Gainsbourg”“.
Violences envers les femmes et les tendances pédocriminelles voire incestueuses
“Les violences envers les femmes et les tendances pédocriminelles voire incestueuses de Serge Gainsbourg (pour ne citer qu’elles) sont pourtant de notoriété publique, et nous sommes révolté.e.s que sa personne soit mise à l’honneur dans le métro de Paris“, est-il écrit.
Quel message cette décision d’inscrire le nom de Gainsbourg dans l’espace public envoie-t-elle ?
La pétition rappelle à la RATP que :
– Dans son titre “Lemon Incest”, sorti en 1984, Gainsbourg chante et fait chanter son fantasme incestueux à sa fille Charlotte, alors âgée de 12 ans.
– En 1986 sort le film Charlotte Forever. Écrit et réalisé par Serge Gainsbourg, ce dernier met en scène une relation entre un père et sa fille, incarné.e.s par lui-même et Charlotte (15 ans à l’époque), dans un climat incesteux.
– Dans la chanson “Love on the beat” de 1984, qualifiée de”poème pornographique”, des cris et gémissements féminins audibles au long de la chanson sont ceux de sa partenaire de l’époque.
– Michel Drucker présente Whitney Houston à Serge Gainsbourg, quelque peu ivre, qui lui bafouille quelques mots en anglais avant de lui avouer (en anglais) qu’il aimerait bien “la baiser”.
– Après avoir formé avec Jane Birkin le couple icônique et apparement idyllique des années 70, cette dernière évoque les violences conjugales que Gainsbourg lui a fait subir, dans son livre Munkey Diaries publié en 2018.
On va appeler des stations Polanski ?! (une auditrice sur RMC)
“Une station Serge Gainsbourg, je trouve que ça n’a aucun sens. En fait, à ce moment-là, on va appeler des stations Polanski ?!“, une auditrice sur RMC.
“En 2023, plus de trente ans après sa mort et alors que ses agissements sont connus de tous, c’est Serge Gainsbourg qui est choisi pour être mis à l’honneur sur les plans de métro de Paris. Quel message cette décision d’inscrire son nom dans l’espace public envoie-t-elle ? Qu’il est acceptable, voir encouragé, d’être violent envers les femmes, les enfants si on le fait au nom de l’art et qu’on est un homme. Nous, féministes et citoyen.ne.s, usager.e.s des transports parisiens, demandons à la RATP, à IDF mobilités et aux élus locaux de revoir leur copie pour le nom de cette station”, note la pétition.
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