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Pollution au Pakistan: les écoles fermées dans la province la plus peuplée

Pollution au Pakistan: les écoles fermées dans la province la plus peuplée
Publié le , mis à jour le

Lahore (Pakistan) (AFP) - Le Pendjab, où vivent plus de la moitié des 240 millions de Pakistanais, ferme jusqu'au 17 novembre les écoles, collèges et lycées de ses principales villes étouffées par une pollution atmosphérique qui atteint des records inédits.

La province avait déjà fermé cette semaine les écoles primaires de sa capitale, Lahore, et interdit en son centre les touk-touks polluants, les barbecues et certains chantiers de construction pour tenter de réduire le smog. 

Ses 14 millions d'habitants sont pris depuis une semaine dans ce mélange de brouillard et d'émissions polluantes favorisé par les émanations de diesel bas de gamme, les fumées des brûlis agricoles saisonniers et le refroidissement hivernal.

"Au vu des prévisions des vents et de l'indice de qualité de l'air, les écoles de Gujranwala, Lahore, Faisalabad et Multan passeront aux cours en distanciel jusqu'au 17 novembre", a annoncé Marriyum Aurangzeb, ministre du gouvernement du Pendjab.

- Loi et conscience -

"Les cours en distanciels ne sont pas synonymes de vacances", a-t-elle poursuivi. Mais moins de la moitié des Pakistanais avaient un accès internet en 2023, selon le site DataReportal.

Le Pendjab, frontalier de l'Inde, compte la plupart des grandes villes du pays, où un tiers des habitants ont moins de 20 ans. 

L'hiver dernier, les heures de classe y avaient été réduites à cause du smog, les vacances prolongées et les masques rendus obligatoires. 

Et durant l'été, toutes les écoles de la province avaient été fermées en raison de la canicule.Vingt-six millions d'élèves avaient alors été privés d'enseignement.

Mercredi, l'indice de la qualité de l'air "a franchi la barre des 1100" dans le Pendjab, a déclaré Mme Aurangzeb , alors que l'air est considéré comme "dangereux" lorsque cet indice dépasse 300. 

La concentration des microparticules polluantes PM2.5 est actuellement 20 fois supérieure à celle jugée acceptable par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Par mesure de protection, les autorités du Pendjab ont ordonné à la moitié des fonctionnaires de passer au télétravail, a ajouté Mme Aurangzeb.

Si le Pendjab a annoncé un arsenal de mesures ces derniers jours, "faire appliquer la loi ne suffit pas, il faut aussi que les gens agissent en conscience", a plaidé Mme Aurangzeb, pressant les parents d'empêcher leurs enfants de sortir de chez eux.

- Maladies et espérance de vie réduite -

Car la dangerosité du smog est avérée, répète l'OMS, particulièrement chez les enfants, près de 600 millions d'entre eux étant exposés à une pollution élevée en Asie du sud selon l'Unicef.

Une exposition prolongée au smog peut provoquer accidents vasculaires cérébraux, maladies cardiaques, cancers du poumon et maladies respiratoires.

Et selon une étude de l'Université de Chicago, la pollution élevée a déjà fait chuter l'espérance de vie à Lahore de 7,5 années.

Les autorités pakistanaises disent en outre devoir composer depuis une semaine avec des vents venus d'Inde voisine, également régulièrement prise dans le smog en fin d'année.

Des images satellites de la Nasa montrent de nombreux feux des deux côtés de la frontière où les agriculteurs procèdent en cette saison à des brûlis agricoles. 

New Delhi et Islamabad, qui recourent massivement aux énergies polluantes, s'accusent mutuellement de créer de la pollution sur le sol du voisin. 

Le gouvernement du Pendjab a déjà appelé les habitants en particulier "ceux souffrant de maladies respiratoires, pulmonaires et cardiaques, les personnes âgées" à "ne pas sortir de chez eux".S'ils sortent, ils doivent "obligatoirement porter des masques".

Le smog est particulièrement marqué en hiver, lorsque l'air froid, plus dense, retient au niveau du sol les émissions des carburants de mauvaise qualité utilisés pour alimenter les véhicules et les usines de la ville.

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