Pourquoi le Samu (15) met-il plus de temps à répondre aux appels des patients ?

Selon une étude de la Drees publiée le 21 janvier 2025, les Samu, étant très sollicités, sont moins rapides et disponibles pour répondre. Quelles solutions sont envisagées pour pallier ce problème ?
Tl;dr
- Les Samu sont de plus en plus sollicités mais répondent moins vite.
- 12% des appels restent sans réponse en 2022.
- La dégradation est due à un manque de personnel et à une charge de travail accrue.
Les Samu sous pression : une réponse moins prompte
Selon une récente étude de la Drees (direction statistique des ministères sociaux) publiée ce mardi 21 janvier 2025, les Samu, de plus en plus sollicités, ont connu une légère baisse de leur réactivité en 2022 par rapport aux années précédentes.
Un décrochage plus lent, 12% d’appels sans réponse
En 2022, 88% des appels au Samu ont été décrochés, dont 80% en moins d’une minute, selon les chiffres de la Drees. Une performance en baisse par rapport à la période 2018-2022, durant laquelle les moyennes étaient supérieures, avec respectivement 89% et 84%.
Un manque de personnel en cause ?
« Un manque de personnel en 2022, dans un contexte de difficultés de recrutement et de fortes augmentations de la charge de travail pourrait être la cause de cette dégradation. », analyse la Drees.
Effectivement, la pression a augmenté sur les assistants de régulation médicale et les médecins régulateurs. En 2022, ces derniers ont dû traiter respectivement en moyenne 5,5 et 7,2 dossiers par heure, contre 5 et 6,7 en 2021.
Une sollicitation accrue du Samu
L’augmentation des appels au Samu est attribuée à la fois à la pandémie de Covid et à la régulation croissante des services d’Urgences. De plus en plus, les patients sont invités à appeler le 15 – rebaptisé service d’accès aux soins – avant de se présenter aux Urgences, afin de déterminer si leur cas relève bien de ce service ou de la médecine de ville.
Le taux de recours au Samu a ainsi atteint 31% en 2022, en progression continue depuis 2014. On note toutefois d’importantes disparités entre départements, avec un taux le plus faible en Seine-et-Marne (19%) et le plus fort en Lozère (78%).
La Drees souligne que les taux de recours au Samu sont notamment plus élevés dans les départements où la population âgée de plus de 75 ans est surreprésentée, où la défavorisation sociale est forte, ou encore dans les territoires où l’accessibilité aux médecins généralistes et aux services d’urgence est plus limitée.