Pourquoi les restaurateurs s’opposent-ils à l’extension des titres restaurant pour les courses en 2025?

Ils craignent que les restaurants ne soient remplacés par une industrialisation de leur profession, avec une diminution du fait maison, suite à l'idée du gouvernement de prolonger cette mesure. Qu'en pensez-vous de cette évolution possible ?
Tl;dr
- Opposition des restaurateurs à l’extension de l’utilisation des titres-restaurant en grande surface.
- Préoccupation sur la pénalisation du « fait maison ».
- Proposition d’Edenred d’instaurer un double plafond d’utilisation quotidienne.
Les restaurateurs contre l’extension des titres-restaurant en grande surface
Les restaurateurs français ont exprimé leur ferme opposition le mercredi 9 octobre 2024 face à une éventuelle prolongation de l’utilisation des titres-restaurant pour les achats alimentaires en grande surface jusqu’en 2025. Selon eux, cette mesure met en péril le concept du « fait maison » dans la gastronomie française.
L’industrialisation de la restauration
Thierry Marx, président de l’Umih, première organisation patronale du secteur, a souligné que cette mesure pourrait conduire à une « industrialisation de notre métier ». Il a fait part de cette préoccupation lors d’une conférence de presse, en présence de Catherine Quérard, chef du GHR, un autre syndicat du secteur.
Ils estiment que cette initiative favorise grandement la grande distribution au détriment des restaurateurs, menaçant ainsi le concept de « fait maison ».
💬 "Nous ne pouvons pas accepter que les législateurs continuent de dévoyer l'objet social"
Franck Chaumès, président de l'UMIH Restauration sur le dispositif des titres-restaurant prolongé dans les supermarchés #CharlesMatin pic.twitter.com/kx5apmbKUT
— RMC (@RMCInfo) October 9, 2024
Un avantage social en jeu
« Les émetteurs (de titres-restaurant) sont pourtant d’accord pour travailler sur un titre d’alimentation durable qui coexisterait avec le titre-restaurant. », a déclaré Marx. De son côté, Edenred, l’émetteur des Tickets-restaurant, a précisé que le groupe n’est pas favorable à la pérennisation de cette mesure.
Il a rappelé que le titre-restaurant est avant tout un « avantage social, destiné à bien s’alimenter pendant sa journée de travail » et qu’il est donc crucial qu’il reste associé à la restauration.
La proposition d’Edenred
Face à cette situation, Edenred propose d’instaurer un double plafond d’utilisation quotidienne, qui pourrait être de 30 euros au restaurant et 25 euros dans les grandes surfaces alimentaires.
Au-delà de cette proposition, la question reste ouverte. En effet, la progression de la part de marché des grandes et moyennes surfaces au détriment de celle des restaurateurs alerte sur les enjeux économiques de cette mesure. Le secteur de la restauration, déjà en difficulté, craint une dévalorisation de son savoir-faire culinaire artisanal, au profit d’une production alimentaire industrialisée.