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« Prison dure » italienne : Qu’est-ce que ce régime carcéral extrême qui attire Gérald Darmanin ?

« Prison dure » italienne : Qu’est-ce que ce régime carcéral extrême qui attire Gérald Darmanin ?
Publié le , mis à jour le

Le ministre de la Justice se trouve actuellement à Rome afin de s'informer sur le système pénitentiaire appliqué aux membres de la mafia. Son objectif est de mettre en place en France une prison de haute sécurité spécialement destinée aux narcotrafiquants influents. Cela sera-t-il suffisant pour endiguer le trafic de drogue ?

Tl;dr

  • Le ministre de la Justice français étudie le régime carcéral italien pour les mafieux.
  • Il envisage de créer une prison de haute sécurité pour les narcotrafiquants en France.
  • Le régime italien d’isolement et de surveillance draconien est controversé.

Une inspiration italienne pour la justice française

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, a récemment entrepris une visite d’étude à Rome. Son objectif ? S’inspirer du régime carcéral italien pour les détenus les plus dangereux. Le but ultime est la création en France d’une prison de haute sécurité dédiée aux narcotrafiquants de haut vol.

Le régime carcéral italien : un modèle controversé

En Italie, un régime de détention appelé « 41-bis » est réservé aux prisonniers poursuivis pour crimes mafieux et terroristes. Connu sous le nom de « prison dure », ce régime a été instauré en 1975 pour contrer les mutineries et a été étendu après les vagues d’attentats et d’assassinats perpétrés par la mafia dans les années 1980 et 1990. Ce régime, qui suspend les conditions habituelles de détention, est considéré comme une arme essentielle dans la lutte contre le crime organisé.

Ce régime d’isolement total prévoit que le prisonnier n’a droit qu’à deux heures à l’air libre par jour, en groupes de quatre détenus maximum. Les détenus ont le droit à un seul entretien par mois avec des membres de leur famille, derrière une paroi de verre, et cet entretien est enregistré par les autorités carcérales. Des restrictions sont également imposées sur les sommes d’argent et autres biens que ces détenus peuvent recevoir.

Objectif et critiques du régime « 41-bis »

L’objectif de ce régime est d’empêcher les mafieux de diriger leurs organisations depuis la prison et de les pousser à collaborer avec la justice. Cependant, ce régime est régulièrement critiqué par les organisations de défense des droits humains.

L’ONG Antigone, par exemple, dénonce des restrictions qui semblent plus destinées à harceler qu’à garantir la sécurité. Elle cite notamment les restrictions sur la taille des casseroles autorisées ou le nombre et la taille des photos et livres pouvant être gardés dans la cellule.

Un modèle pour la France ?

Malgré ces controverses, ce modèle très restrictif pourrait inspirer le ministre français de la Justice dans sa volonté de créer des prisons de haute sécurité pour les narcotrafiquants. Gérald Darmanin a annoncé son intention de rassembler les « cent plus gros narcotrafiquants » incarcérés dans une « prison de haute sécurité ». Ce projet ambitieux vise à priver ces détenus de moyens de contacter l’extérieur sans contrôle et d’empêcher la poursuite de leurs activités criminelles depuis leur cellule.

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