Suicide assisté : la mini-cabine pour se donner la mort pourrait être utilisée « très bientôt » en Suisse

L'association à l'origine de la capsule d'assistance au suicide espère une utilisation prochaine de cette solution autonome, qui n'implique pas de médecin. Pourtant, cette perspective alarme fortement en Suisse, où elle pourrait être introduite en première instance. Mais qu'en pensent les Suisses eux-mêmes ?
TL;DR
- L’association ‘The Last Resort’ a présenté sa capsule suicide ‘Sarco’
- Suicide médicalement assisté possible avec la Sarco, sujet de controverses
- Le premier décès par Sarco pourrait arriver d’ici la fin de l’année
Une capsule pour une fin de vie choisie: le projet de l’association ‘The Last Resort’
Avec le Sarco, l’association The Last Resort a créé une mini-cabine permettant le suicide médicalement assisté, sans pour autant révéler précisément « où », « quand », ni « qui » serait le premier à l’utiliser. En conférence à Zurich, l’association a évoqué la possibilité d’un premier décès avant la fin de l’année.
Fonctionnement et contrôle du dispositif Sarco
Pour utiliser la capsule, la personne doit allongée à l’intérieur doit répondre à quelques questions pour s’assurer de sa compréhension de l’acte, puis actionner elle-même le bouton qui libère de l’azote dans la mini-cabine.
« Après deux ou trois respirations, elle perdra conscience et mourra quelques minutes plus tard », a déclaré Dr. Fiona Stewart, membre consultative du conseil d’administration de l’association. Préalablement, l’individu doit passer un examen psychiatrique pour prouver qu’il est en pleine possession de ses moyens.
Une capsule d'assistance au suicide, qui permet de s'ôter soi-même la vie sans l'aide d'un médecin, pourrait être utilisée pour la première fois au monde en Suisse, «très bientôt», selon l'association qui la promeut#Suisse #Sarco #Findevie pic.twitter.com/WTr9i1gO5f
— 20 Minutes (@20Minutes) July 19, 2024
Une technologie qui soulève des controverses
Le projet suscite des interrogations, ainsi que de vives controverses. Jean-Jacques Bise, co-président de l’organisme Exit qui fournit une assistance médicalisée au suicide, qualifie l’initiative de « totalement surréaliste ». Il exprime son inquiétude quant au bouleversement du cadre légal entourant l’aide médicalisée pour mourir « dans la dignité ».
En effet, cette capsule pourrait être utilisée pour les suicides de personnes exposées à de grandes souffrances dues à un état pathologique ou à une maladie suite à un accident.
La capsule Sarco et la perspective future
L’association envisage de donner accès aux plans de fabrication de la capsule Sarco par imprimante 3D aux personnes de plus de cinquante ans, bien que celles souffrant de maladies sérieuses et physiques puissent être prises en considération. Le premier suicide est prévu dans un « endroit isolé », « face à la beauté de la nature », sur un terrain privé.
Florian Willet, directeur général et vice-président de l’organisation, envisage lui-même de l’utiliser un jour en affirmant : « Je ne peux pas songer à plus belle façon de respirer de l’air sans oxygène jusqu’à sombrer dans un repos éternel ».