Tuerie des Plantiers: «Ça a duré trois secondes mais c’était très long»
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Vincent Amalric court à travers les bois. Il est à peine 8h du matin et il est en sueur. Ses grands-parents habitent de l’autre côté de la montagne. Un instant, il pense attraper une carabine chez eux et revenir sur ses pas. C’est une pensée fugace: il n’est pas dans un film. Le jeune homme de 19 ans prend son téléphone. L’appel à la gendarmerie est noté à 8h02, le 11 mai 2021.
À l’école où elle est institutrice, Camille Desort reçoit un coup de fil de son amie Delphine. Elle trouve ça étrange. Delphine sait qu’elle ne peut pas répondre, qu’elle est en classe. Nouvel appel. Camille pense tout de suite à Martial, et à un accident de voiture. Elle décroche. Au son de sa voix, Delphine comprend que Camille n’est au courant de rien. Alors prise de panique, l’amie raccroche. Qui voudrait annoncer une nouvelle pareille? Camille appelle tout le monde. À l’autre bout du fil, les gens sont en pleurs. Elle demande: «Martial est mort?»
Fiona Teissonnière a passé la matinée à l’extérieur, où la couverture réseau est nulle. Quand elle rentre chez elle, sa voisine l’interpelle: il s’est passé quelque chose de grave aux Plantiers. Fiona pense à un pont qui se serait effondré. Son mari Luc rentrera bientôt pour déjeuner, il lui racontera sûrement. Elle se met à préparer à manger. Dans la cuisine, une petite barre de réseau s’allume, et un article s’affiche sur son écran de téléphone: «Double…