Tuerie des Plantiers: «J’ai fait une connerie, j’ai tué Luc et Martial»
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Dans l’obscurité de la forêt, Valentin Marcone réfléchit. De temps à autre, il entend les pales d’un hélicoptère tourner au-dessus des cimes. La nuit, les arbres sont silencieux. Les images de ce qu’il a fait repassent «en boucle» dans son esprit. Il ne comprend pas. Il sait qu’il a tué Luc Teissonnière et Martial Guérin, son patron et son collègue de la scierie, mais il n’arrive pas à comprendre pourquoi.
La veille des faits, il y avait de l’orage, il avait peu dormi. Armé d’une carabine sur son canapé, il avait passé la nuit à attendre. Sa caméra de vidéosurveillance n’indiquait rien de particulier à l’extérieur, pas même le passage d’un animal, mais quelque chose pouvait arriver. Sa femme Blandine dit que pour Valentin, les bonnes nuits n’existent pas. Son sommeil est «mécanique». Quand il n’est pas pris d’insomnies, son corps est secoué de spasmes.
Ce matin du 11 mai 2021, Blandine rentrait de sa garde à la maison de retraite vers 7h10-7h20 comme à son habitude. Elle avait alors trouvé son mari Valentin «énervé». Il prenait son chocolat au lait, comme à son habitude. Mais cette fois, c’était bon, lui annonçait Valentin: il allait se syndiquer. Elle avait pensé: «Tout va s’arranger.» La petite pleurait, Valentin lui avait donné un jouet. Depuis plusieurs mois, il avait pris l’habitude d’enfiler sous sa combinaison un gilet pare-balles avant de sortir. Il fabriquait lui-même…