Tuerie des Plantiers: «Prends ton fils et pars tout de suite!»
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À la cour d’assises du Gard, le président regarde Elsa Marcone. Avant elle, sa mère est apparue peu concernée («C’est un événement de la vie qui était imprévisible») et après elle, son père, malgré sa bonne volonté, ne parviendra qu’à parler de lui-même. Mais pour la sœur de Valentin Marcone, c’est différent. Elsa Marcone dit: «Quand mon frère s’est rendu, ça ne s’est pas arrêté: on ne savait pas pourquoi, ni comment.»
Le président de la cour d’assises lui demande de raconter un épisode particulier. Le public et les jurés ne saisissent pas de suite mais Elsa Marcone, elle, comprend. Elle lève les yeux vers le ciel pour empêcher les larmes de couler. Il y a un long silence.
Le vendredi 8 octobre 2021, cinq mois après les meurtres de Luc Teissonnière et Martial Guérin, elle avait reçu un appel de la maison d’arrêt. «Il n’était pas 8h du matin», relate-t-elle. Son frère Valentin, incarcéré, ne l’appelait d’ordinaire que vers 19h, une fois par semaine. À l’autre bout du fil, Valentin lui avait demandé si elle était chez elle avec son compagnon et leur fils. Elle avait répondu que son compagnon était parti au travail comme tous les jours, et qu’elle était seule sur le canapé avec son fils.
– Prends ton fils et pars tout de suite! – Pourquoi? – Quelqu’un va venir vous tuer.
Valentin lui avait expliqué: un détenu devait sortir et elle était «la première sur sa liste». Elsa lui avait…