Un professeur accusé d'agressions sexuelles : ses élèves dénoncent la complicité de l’État

Accusé de viols et d’agressions sexuelles par plusieurs lycéens, un professeur s’est suicidé avant son interpellation. Aujourd’hui, victimes présumées et ex-collègues attaquent l’État, qu’ils accusent d’avoir fermé les yeux. « La perversité était ce qui le caractérisait le plus », témoigne un ancien élève.
Brillant, cultivé, admiré. Mais aussi manipulateur, violent, et accusé de pédocriminalité. Derrière l’image de Pascal Vey, professeur de français au lycée Pierre-Bayen à Châlons-en-Champagne, se cache une double vie que l’Éducation nationale n’aurait pas su – ou voulu – voir. Neuf plaintes pour viols, agressions sexuelles et harcèlement ont été déposées avant que l’enseignant ne se suicide en décembre 2023, à l’approche de son interpellation. Aujourd’hui, trois anciens élèves, deux associations de parents et une enseignante dénoncent une série de manquements de l’institution et attaquent l’État en justice, selon les informations de la cellule investigation de « Radio France ».
« Les gamins ont été abandonnés »
Marie-Pierre Jacquard, professeure d’EPS et ancienne collègue de Pascal Vey, fait partie des plaignants. Elle accuse sa hiérarchie de l’avoir harcelée après qu’elle a alerté, dès 2021, sur des comportements suspects. « Les gamins ont été abandonnés », déclare-t-elle. Sa plainte vise également les représailles qu’elle dit avoir subies pour avoir brisé l’omerta...