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Une étude pointe un décrochage des filles en maths, dès le CP

Une étude pointe un décrochage des filles en maths, dès le CP
Publié le , mis à jour le

L’Institut des politiques publiques (IPP) estime que c’est dès le milieu de l’année scolaire que ce décrochage intervient.

Mercredi 24 janvier, l’Institut des politiques publiques (IPP) révèle que ce décrochage, déjà connu, ne fait pas de distinction qu’elle soit géographique, liée à l’environnement familial ou encore selon le critère école publique/privée.

Si à l’entrée en cours préparatoire (CP) les filles présente un niveau de mathématiques équivalent à celui des garçons, elles décrochent dans la plupart des cas dès le milieu de l’année.

“Tous les milieux sociaux” concernés

Thomas Breda, économiste et co-auteur de l’étude, a expliqué à l’AFP que s’il est déjà connu, “ce décrochage est observé partout dans la société, car il touche tous les milieux sociaux, tous les types d’école et tout le territoire”.

L’étude de l’IPP se base sur des évaluations nationales, des tests de français et de mathématiques donnés à tous les écoliers à l’entrée en primaire, puis en milieu d’année et enfin à l’entrée au niveau supérieur, le CE1. Cela représente, sur la période étudie 2018-2022, une cohorte de2,5 millions d’élèves. Additions, lecture, écriture, comparaison des nombres et début de notion de quantité étaient les notions étudiées.

Comment expliquer ce décrochage ?

En français, l’étude note un avantage des filles au début du CP, un avantage moins flagrant à l’entrée eu CE1. Mais en ce qui concerne les maths, elles reculent dès la moitié de l’année. Et même parmi les filles les plus douées en la matière.

Thomas Breda pose l’hypothèse que “c’est possiblement lié à d’autres types de stéréotypes sur le genre de compétences permettant d’être bon en mathématiques, comme la bosse des maths”. Et il ajoute : “Quand il s’agit de se représenter quelqu’un de très intelligent, les élèves pensent plutôt à des hommes”.

Un léger mieux dans les réseaux d’éducation prioritaire

Facteurs sociaux, familiaux ne viennent en rien modifier la donne. Même, le décrochage est un peu plus important avec un milieu favorisé, ou encore un peu moins quand l’enfant appartient à une famille monoparentale ou s’il est élevé par d’autres personnes que ses parents. Le fait d’avoir des parents enseignants ou scientifiques “ne joue pas” non plus. Privé et public ? Pas de changement, ni école confessionnelle ou laïque, pédagogie “classique” ou Montessori.

En revanche, on note un décrochage moins important avec les réseaux d’éducation prioritaire qui ont l’avantage de classes réduites, du soutien scolaire…

Et pour la suite ?

Mais alors, comment expliquer la différence entre genres ? La note de l’étude “interroge sur le poids des stéréotypes de genre qui pèsent sur les élèves“, et “suggère que ceux-ci diffusent tôt et très largement dans la société”. Il se pourrait, à cet âge de 6-7 ans, que le fait que les garçons jouent à des jeux genrés, où ils doivent compter (comme le football) joue un rôle plus tard.

L’intériorisation de stéréotypes “associant davantage aux hommes qu’aux femmes les capacités intellectuelles de haut niveau” serait un facteur influençant les choix scolaires qui se font par la suite.

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