Vivement lundi: l’Éducation nationale

En démarrant la lecture de cette chronique, vous pourriez vous dire, comme ça, de prime abord: «Mais qu’est-ce qu’elle y connaît celle-ci à l’Éducation nationale?» Je serai tentée de vous répondre que de ne rien connaître à un sujet n’a jamais empêché quiconque d’être nommé ministre, par exemple, et que dernièrement l’ignorance la plus totale et assumée ouvre même les portefeuilles les plus prestigieux. Coucou Rachida.
Bref, tout ça pour vous dire que oui, malgré l’obtention il y a vingt ans du baccalauréat à un cheveu d’Alain Juppé près, je m’y connais pas mal en Éducation nationale. La preuve, là où il faut logiquement sept années pour naviguer au travers du secondaire, il m’aura fallu presque dix ans pour rejoindre le port de la terminale en étant partie de celui de la sixième. Avec pourtant le même canoë que tout le monde.
Une quasi-décennie de carnets de correspondance plus remplis qu’une liste d’attente aux urgences, une quasi-décennie de migraines ophtalmiques chez mes professeurs à force de rouler des yeux à chaque lecture de mes copies, mais une quasi-décennie qui ne m’aura pourtant que très moyennement préparée au monde réel, même si elle m’aura au moins permis de presque comprendre d’absurdes problèmes mathématiques du genre:
«Si j’ai 42 kilomètres de tracteurs qui menacent de détruire chaque heure 11 m3 de denrées alimentaires, alors que des gens crèvent de plus en…