Arthur Harari : « Ça me fait rire qu'on m'appelle Monsieur Triet »
Coscénariste d’« Anatomie d’une chute », réalisé par sa compagne Justine Triet, le désormais oscarisé Arthur Harari planche déjà sur un nouveau projet en tant que réalisateur. Il revient pour nous sur cette folle année.
Il a le triomphe modeste, l’air fatigué mais heureux. Et une casquette roulée dans la poche, peut-être pour se promener ni vu ni connu dans la rue ? Depuis le triomphe d’« Anatomie d’une chute » , Arthur Harari n’est plus seulement le réalisateur de deux films exigeants et salués par la critique, « Diamant noir », polar dans le milieu des diamantaires qui avait révélé Niels Schneider, et « Onoda, 10 000 nuits dans la jungle », film fou sur l’histoire vraie d’un soldat japonais qui a continué la guerre seul sur une île jusqu’en 1974. Sorti soudain du petit monde des cinéphiles, Arthur Harari est une célébrité. Le compagnon de Justine Triet, son coscénariste, le père de ses enfants, celui qui est monté avec elle sur scène pour recevoir l’oscar du meilleur scénario – ou plutôt deux, un chacun, quel beau symbole. Il la regardait du coin de l’œil, un peu ému, un peu fier, légèrement en retrait. C’est comment, d’être monsieur Triet ? On a été surpris, à vrai dire, qu’il accepte notre demande d’interview, après le marathon hollywoodien. Mais il a dit oui, et, pendant que Justine allait chercher les enfants à l’école, il nous a raconté sa double histoire d’amour avec le...
