Camille Urso, une virtuose féministe
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Pionnière et rebelle, cette virtuose du violon a transcendé les limites du 19ème siècle sexiste en devenant une superstar internationale. Féministe avant l’heure, à une époque où le violon était considéré comme la chasse gardée des hommes, elle s'est battue pour se faire une place et ouvrir la voie à une nouvelle génération de musiciennes. Dans une biographie captivante intitulée « Je suis née au son du violon », l'autrice Bénédicte Flye Sainte Marie nous entraîne dans le périple inspirant de cette icône de la musique injustement oubliée.
Le violon : instrument masculin ?
C'est un comble : l'une des plus grandes violonistes de tous les temps est française, et pourtant elle reste quasiment inconnue dans son propre pays. Véritable « pop-star avant l’heure mais sans en obéir aux archétypes » comme la qualifie Bénédicte Flye Sainte Marie dans son ouvrage, Camille Urso était une icône musicale qui remplissait les salles du monde entier. Bien avant le temps béni des stickers panini Spice Girls à collectionner et des fan fictions, dans l’Amérique du 19ème siècle, on gravait des médailles du profil de Camille et on l’érigeait en héroïne de romans à l’eau de rose populaires. À une époque où la maîtrise féminine des gammes et des arpèges n’était qu’une case de plus cochée dans la liste des charmes nécessaires à la séduction d’un futur mari bien comme il faut, Camille Urso a fait du violon l’instrument de son...