Kim Gordon, retour de l'icône punk à 70 ans
Impressionnant. Tel est le nouvel album solo – le deuxième, après « No Home Record », sorti en 2019 – de Kim Gordon, l' icône du rock et de la mode, ex-bassiste et chanteuse du groupe post-punk new-yorkais Sonic Youth. Intitulé « The Collective », ce séisme sonore, stressant mais totalement addictif, entraîne avec lui des guitares abrasives, des rythmiques punks et hip hop et un « spoken word » halluciné. Un peu comme si la mythique musicienne et plasticienne avait absorbé toutes les tensions de l'époque pour s'en délester dans nos oreilles.
« C'est un peu ça, avoue-t-elle, inchangée à 70 ans passés. Je suis comme une éponge, et je ne voudrais pas passer pour pessimiste, mais je trouve le monde de plus en plus fou. Surtout vu des États-Unis, avec la crise de l'immobilier qui empêche les jeunes de se loger, les inégalités sociales, la vente d'armes, et la pollution de l'eau comme en Alabama où les gens ne peuvent même plus boire l'eau du robinet. » Féministe convaincue, elle déplore aussi le retour des idées masculinistes dans l'époustouflant « I'm a Man », où elle scande avec ironie, dans la peau d'un homme : « Ne dis pas que je suis toxique/Simplement parce que j'aime ton cul. »
“Je ne voudrais pas passer pour pessimiste, mais je trouve le monde de plus en plus fou.”
« On a l'impression d'un backlash dans les médias après #MeToo et d'un come-back de l'homme viril et protecteur à la John Wayne...
